Partir ou rester ? Les options de Justin Trudeau

Partir ou rester ? Les options de Justin Trudeau
Partir ou rester ? Les options de Justin Trudeau

(Ottawa) Le premier ministre Justin Trudeau évalue ses options depuis la démission retentissante de Chrystia Freeland de son poste de ministre des Finances. Pour l’instant, il n’a donné que peu d’indices sur ses intentions.

Ces derniers jours, il a passé de nombreuses heures au téléphone. Il a déclaré à certains ministres qu’il réfléchissait à son avenir et aux événements dramatiques survenus depuis lundi.

Va-t-il démissionner, comme le réclament plusieurs de ses adjoints ? Au contraire, va-t-il se maintenir au pouvoir malgré la grogne grandissante ? Dans la capitale fédérale, les paris sont ouverts.

Quelles options s’offrent à lui pour calmer la tempête ? En voici quelques-uns qu’il pourrait peser alors qu’il prépare un remaniement pour remplacer neuf ministres qui ont quitté le cabinet ou qui n’envisagent pas de se présenter aux prochaines élections. Ce remaniement pourrait intervenir vendredi.

Justin Trudeau décide de rester au pouvoir

Même si de plus en plus de députés libéraux ont exigé sa démission suite à la démission de Chrystia Freeland lundi, il n’existe aucun mécanisme au sein du caucus ou du Parti libéral du Canada pour licencier le chef. Une vingtaine de députés dissidents ont tenté de lui forcer la main en signant une lettre exigeant son départ en octobre, mais M. Trudeau a mis moins de 24 heures pour les informer qu’il avait la ferme intention de diriger les troupes libérales lors de la prochaine campagne.

PHOTO ADRIAN WYLD, ARCHIVES DE LA PRESSE CANADIENNE

Chrystia Freeland

Les mutins pourraient cependant exercer davantage de pression sur le Premier ministre en choisissant de siéger en tant que députés indépendants aux Communes et en menaçant de voter contre le gouvernement – ​​une idée qu’un seul d’entre eux a évoquée jusqu’à présent. Mais s’il reste au pouvoir, les partis d’opposition tenteront certainement de provoquer la chute du gouvernement en votant contre le budget fédéral, par exemple, ou en adoptant une motion de censure.

De plus, s’il décide de demeurer en poste, les ministres souhaitant le remplacer à la tête du Parti libéral pourraient s’impatienter de mettre en place leurs organisations en vue d’une campagne à la direction du Parti libéral. Beaucoup pensent que Chrystia Freeland a lancé sa campagne en publiant lundi une lettre de démission ferme et en précisant qu’elle se représenterait aux prochaines élections.

Justin Trudeau demande la prorogation du Parlement et quitte ses fonctions

La pression pourrait être insupportable pour Justin Trudeau suite à la débâcle ayant mené au départ de Chrystia Freeland. Il pourrait annoncer sa démission immédiate et demander au gouverneur général de prolonger la session parlementaire pour permettre à son parti de choisir un nouveau chef dans un contexte plus apaisé. Les élections fédérales doivent avoir lieu au plus tard en octobre 2025. La prolongation peut durer quelques heures ou quelques mois. Durant cette période, la Chambre des communes et le Sénat ne siègent pas. La Constitution exige que le Parlement se réunisse au moins une fois tous les 12 mois.

En règle générale, une course à la direction dure de trois à six mois. Toutefois, compte tenu du calendrier serré avant les prochaines élections, les députés pourraient être invités à choisir un chef par intérim lors d’un vote en caucus qui serait ratifié ultérieurement par les partisans du parti. En optant pour la prorogation, Justin Trudeau s’assurerait que les partis d’opposition ne puissent pas renverser le gouvernement libéral pendant que le nouveau premier ministre s’installe au pouvoir. En principe, la Chambre des communes devrait reprendre ses travaux le 27 janvier.

Justin Trudeau demande une prolongation et annonce son intention de démissionner

Rien n’empêcherait Justin Trudeau de demander la prolongation et d’annoncer qu’il démissionnerait dès que les partisans du parti auraient élu un nouveau chef. Entre--, il occuperait les fonctions de Premier ministre et de chef du parti. C’est l’option choisie par l’ancien premier ministre Brian Mulroney. À l’époque, il avait le luxe de diriger un gouvernement majoritaire lorsqu’il annonçait en février 1993 qu’il quitterait ses fonctions après une course à la direction qui s’est terminée par un congrès en juin de la même année. année. L’ancienne ministre de la Justice, Kim Campbell, a été élue chef du Parti progressiste-conservateur. Elle a ensuite mené son parti à une défaite historique.

Justin Trudeau démissionne, mais sans demander la prorogation du Parlement

Cette option est très risquée. Rien n’empêchera les partis d’opposition d’unir leurs forces pour renverser le gouvernement minoritaire de Justin Trudeau alors que le Parti libéral s’affaire à organiser une course à la direction. Le Parti conservateur et le Bloc québécois réclament également la tenue d’élections fédérales le plus tôt possible pour permettre aux Canadiens de choisir un gouvernement capable de contrer la menace des tarifs douaniers de Donald Trump. Le NPD réclame la démission de Justin Trudeau et, pour la première fois, le chef parlementaire du parti aux Communes, Peter Julian, a indiqué que le NPD entendait appuyer une motion de censure si Justin Trudeau ne se retirait pas « d’ici février ». ou mars.

 
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