En mars 2024, la Ville, confrontée à une pénurie de personnel, a dû se résoudre à réduire l’accueil des enfants dans plusieurs de ses structures. La Chambre régionale des comptes s’est intéressée à « la continuité du service public de la petite enfance » à Montpellier.
Des crèches qui limitent leurs horaires d’accueil et réduisent leurs capacités : on se souvient que fin février 2024, la Ville avait dû réduire significativement l’activité de plusieurs structures dédiées à la petite enfance. Cet incident significatif a conduit la chambre régionale des comptes à examiner la gestion par la collectivité de « la continuité du service public de la petite enfance ».
Absentéisme et recrutement
UN « flash de mission »rendu public ce mercredi et réalisé sur les années 2022 et suivantes, qui met notamment en lumière les fragilités structurelles du secteur auxquelles s’est ajouté le problème de l’absentéisme dans les équipes.
En 2023, la chambre des comptes enregistre ainsi un nombre de 43 jours d’absence par agent du centre de la petite enfance “l’équivalent de l’absence de 106 professionnels”. En 2024, les départs imprévus et le travail à - partiel non rémunéré ont compliqué l’organisation des horaires et conduit aux restrictions de service au printemps dernier.
Plan contre l’absentéisme
Un plan spécifique de lutte contre l’absentéisme a été mis en place en 2022 mais « Il est prématuré de mesurer l’efficacité de toutes ces mesures. Même si les premiers constats sont positifs, la persistance d’un absentéisme à un niveau très élevé est de nature à pénaliser la continuité et la qualité du service offert aux familles. » observent les magistrats financiers.
Les difficultés sont apparues lorsque la municipalité a imposé un ratio « plus exigeant en termes de personnel à mobiliser » d’un agent pour six enfants accueillis. Un choix qui se traduit par « des frais supplémentaires qui sont assumés par la collectivité » prend acte du rapport qui ne commente pas l’opportunité de cette décision politique. Mais pour répondre à ses besoins, la Ville s’est également heurtée à une pénurie de professionnels. « La chambre invite la commune à se rapprocher de la région afin de l’informer de ses besoins, d’autant que le département de l’Hérault apparaît sous-doté en capacités de formation par rapport aux deux autres départements les plus peuplés de la région » dit le rapport.
Michaël Delafosse : « une politique pas assez financée »
Dans sa réponse à la chambre régionale des comptes, Michaël Delafosse souligne particulièrement « la question cruciale du financement ». “Tous les rapports (Igas, Ceser, HCFEA) insistent sur un modèle à bout de souffle qui ne peut garantir la qualité avec un ratio d’encadrement d’un adulte pour 6 enfants et qui conduit à l’épuisement et à une fuite des professionnels qualifiés” il écrit.
Selon lui, la volonté de maintenir des structures d’accueil en gestion directe ou confiées au secteur associatif “n’est pas suffisamment financé”. « Chaque ouverture de lieu […] laisse également un reliquat bien plus important à la Ville que dans le cas d’une DSP à un acteur privé lucratif.
Une offre de places insuffisante
La municipalité, de son côté, s’est engagée dans un programme de revalorisation du personnel des crèches, pour un effort d’un montant de 1,40 M€. Son objectif était de recruter 80 professionnels supplémentaires en 2024. Il s’inscrit dans le cadre du plan d’ouverture de 312 nouvelles places entre 2021 et 2027.
Car dans ce contexte tendu, l’offre de places en crèches, tous secteurs confondus, reste “insuffisant” pour répondre à la demande : c’est 47 places pour 100 enfants contre 59 au niveau national.