Thierry Mazars, délégué du comité régional Miss Languedoc, revient sur l’élection Miss France 2025 qui a vu le sacre de Miss Martinique, 35 ans, la plus âgée d’une compétition dont l’une des plus jeunes était sa représentante, Jade Benazech. L’occasion d’évoquer, avec lui, l’évolution de l’élection.
Etes-vous déçue pour Jade Benazech, Miss Languedoc 2024, qui figurait parmi les 15 premières éliminées ?
Un peu évidemment. Jade a beaucoup travaillé pour représenter au mieux la région, on aurait aimé qu’elle passe au moins la première étape. Il est rare, depuis 2010, que le comité languedocien ne soit pas qualifié parmi les quinze demi-finalistes (cela n’est arrivé que quatre fois, NDLR). Mais cela reste une compétition et Jade elle-même est très heureuse d’avoir pu vivre cette aventure. Elle n’a aucun regret et attend déjà avec impatience les élections locales.
Pour la première fois, Miss France a 35 ans. Miss Languedoc n’a « que » 18 ans. Est-ce peut-être là les critères de sélection qui ont évolué ?
C’est vrai, aujourd’hui, 18 ans, c’est presque trop jeune pour Miss France (rires). Jade aurait certainement eu plus de chances de s’imposer avec Geneviève de Fontenay (qui a vendu les droits du concours en 2010, NDLR). Cette élection évolue avec la société. Désormais, le jury, le public, attend des femmes qui ont déjà de l’expérience, de l’expérience et de la maturité. Il ne suffit plus d’être belle comme un cœur, comme on disait alors. C’est ainsi que nous commencerons à revoir nos critères de sélection au sein du comité Languedoc.
Comment voyez-vous cette évolution ?
Je suis délégué régional depuis 28 ans, j’ai tout connu. Aujourd’hui, il semble que la concurrence arrive à un tournant. Un virage qu’il faut prendre, ou en tout cas accepter. J’ai juste l’impression que le comité Miss France anticipe parfois un peu trop ces évolutions et c’est dommage. Mais nous nous adapterons.
Les élections Miss sont vues différemment, les finances des communes s’assèchent… Est-il plus difficile d’organiser des élections locales ?
Nous avons organisé, avec les collectivités ou nos partenaires, 25 élections locales, qualificatives pour les demi-finales de Miss Languedoc, en 2024. Nous descendrons certainement à 20 l’année prochaine. Nous représentons parfois la première source d’économies. Il s’agit pourtant de spectacles gratuits et destinés au public, qui attirent énormément de monde sur les places des villes, des villages ou dans les centres commerciaux. Nous avons des partenaires fidèles, par exemple les mairies de Beaucaire, Alès, Gallargues-le-Montueux, Mauguio-Carnon, Palavas-les-Flots ou encore Saint-André-de-Valborgne dans les Cévennes – et je suis loin d’être exhaustif. –, mais aussi le Polygone, à Béziers et Montpellier, la Coupole à Nîmes… Ce sont à chaque fois de jolis moments. Preuve d’ailleurs que le public adore cette tradition, un nouveau record d’audience a été battu pour l’élection Miss France.
La survie du comité Miss Languedoc est-elle menacée ?
Nous devons être vigilants. La situation est délicate.
Les Pays-Bas ont décidé de mettre fin à leur compétition, l’Allemagne hésite… Etes-vous inquiet pour l’avenir ?
C’est évidemment un sujet délicat. Nous ne pouvons qu’exiger l’égalité entre les femmes et les hommes, notamment sur les questions de salaire et d’évolution professionnelle. Nous ne pouvons que soutenir la libération des voix des femmes. Pour autant, faut-il porter un regard négatif sur nos compétitions ? Tout excédent doit être reçu avec prudence. Je vous assure qu’aucune candidate à une élection locale ne se présente contre sa volonté. Ils l’ont choisi, ils sont accueillis avec toute la bienveillance possible et ces élections sont pour eux, à tout le moins, l’occasion d’une belle soirée, et bien souvent la possibilité d’ouvrir de nouvelles portes. De nombreuses Miss Languedoc ont pu, après leur élection, trouver leur voie professionnelle. Et la plupart d’entre eux, depuis plusieurs années, restent chez nous, pour participer à des soirées et conseiller de nouveaux candidats. Je vous assure que Jade est revenue très heureuse du Futuroscope et même si elle n’a pas été élue Miss France, cette aventure la marquera à vie. J’espère donc sincèrement que la compétition se poursuivra encore longtemps, tout en suivant les évolutions nécessaires.