« Les droits sociaux, nous en avons besoin. Paysans. Nos droits ont disparu. Si tu es malade, ta ferme s’arrête, si tu es malade, tu meurs […] En cas de maladie, vous dites au revoir à vos moutons et à vos volailles. Qui s’occupera de nos champs ? Rien à manger pour vos enfants.
C’est en chanson qu’une vingtaine de membres de la Confédération paysanne ont dénoncé le manque actuel de protection sociale des paysans varois, et plus largement du pays. “Actuellement, nous avons droit à 30 jours de remplacement en cas de maladie ou d’accident du travail tout au long de notre carrière”, rapporte Camille Apostolo, représentante du syndicat agricole, devant la sous-préfecture de Draguignan, mercredi 18 décembre 2024. “C’est très peu . Et en cas de maladie, les indemnités journalières ne couvrent pas grand-chose. Sans remplacement, c’est la mort assurée de l’exploitation, car les coûts, ils restent les mêmes.
Maladie synonyme de condamnation à mort pour les élevages ?
Une situation bien connue de son collègue, Vincent Arcusa, paysan boulanger basé à Tourves. «J’ai été blessé au travail. Il n’y avait aucun remplacement possible. Toute la charge de travail incombait à mon partenaire », dit-il. “Heureusement que je l’ai à mes côtés, sinon l’activité se serait arrêtée net.”
“Certains départements autorisent 90 jours de remplacements couverts dans la carrière, ce n’est pas le cas dans le Var”poursuit Camille Apôtre, chevrier à Sillans-la-Cascade. « Mais cela ne suffit pas. Nous avons besoin d’une politique fondamentale. Parce que nos cotisations dépendent du prix de vente de nos produits et derrière les prestations sociales ne sont pas à la hauteur des réalités de la profession. Les deux agriculteurs ne sont pas très optimistes pour l’avenir, “surtout avec les politiques d’austérité annoncées par les gouvernements.”
Les retraites aussi sur la table
Les syndicalistes ont également abordé la question des retraites paysannes, “En moyenne 300 euros de moins par mois que les retraites versées dans d’autres secteurs.” Sans oublier la question des femmes. « Beaucoup n’ont pas cotisé parce que les finances ne le permettaient pas et que seul le mari ou le partenaire était enregistré. Ce sont tous des agriculteurs qui finiront leur vie dans la précarité”ils ont dénoncé. «J’envisage de racheter des trimestres. Si cela est possible, cela me permettrait de prendre ma retraite à 63 ans. »» raconte Marie-Chantal Girard, éleveuse de moutons à Bauduen. « Sinon cela fera 67 ans, des années que j’ai déjà travaillées. Mais avec un genou abîmé, des hernies discales, de la pénibilité… »
« Nous ne voulons pas davantage d’investissements en équipements, mais une base sociale attractive, car nous allons avoir beaucoup d’opérateurs qui partent à la retraite, qui ne pourront pas être remplacés autrement »concluent les représentants de la confédération.