STÉPHANE DE SAKUTIN / AFP
François Bayrou, ici s’exprimant à l’Assemblée nationale, le 17 décembre 2024.
POLITIQUE – Le Premier ministre ne veut pas se précipiter. Avant de proposer à Emmanuel Macron une composition du gouvernement, François Bayrou a adressé ce mercredi 18 décembre une lettre aux présidents de partis politiques et présidents de groupes. « qui a eu la responsabilité des affaires du pays à un moment ou à un autre de la Ve République » – excluant de fait le RN et LFI -, indiquant vouloir les rencontrer au préalable à Matignon, ce jeudi à 14 heures. Les présidents de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et du Sénat, Gérard Larcher, sont également invités.
« Je souhaite vous rencontrer pour vous éclairer et avoir votre avis sur les orientations à suivre »écrit le Premier ministre, après plusieurs jours de consultations bilatérales avec les forces politiques.
En fin d’après-midi, Matignon a démenti auprès de l’AFP que François Bayrou ait proposé une liste gouvernementale à Emmanuel Macron, qu’il a vu à trois reprises ces derniers jours. Une source proche du Premier ministre avait précédemment rapporté à l’AFP que le Premier ministre avait restitué son exemplaire au président de la République.
«La période dans laquelle nous sommes entrés» depuis la censure du gouvernement de Michel Barnier par les députés le 5 décembre, « a créé une situation grave et sans précédent »estimates François Bayrou in his letter.
Cyclone à Mayotte et émeutes en Nouvelle-Calédonie
« Nous sommes en effet à la veille de Noël sans budget, ce qui n’était jamais arrivé depuis un demi-siècle ; le gouvernement n’est pas encore formé depuis la démission du précédent ; les progrès rendus possibles par l’adoption du budget 2025 sont désormais suspendus et l’inquiétude est grande et justifiée »il explique.
De plus, dans cette situation « institutionnel risqué » dans lequel se trouve le pays depuis la dissolution de l’Assemblée nationale en juin et la censure du gouvernement, a ajouté « un drame sans précédent à Mayotte », « probablement la catastrophe naturelle la plus grave de l’histoire de France depuis plusieurs siècles »après la Nouvelle-Calédonie elle-même frappée “par des émeutes dont le bilan est lourd”poursuit le Premier ministre. « La somme de ces deux situations inédites nous place devant des responsabilités sans précédent »souligne-t-il.
Le format de cette rencontre ressemble à la table ronde organisée par Emmanuel Macron le 10 décembre avec toutes les forces politiques, sauf le RN et LFI. Les socialistes, écologistes et communistes proposaient alors au gouvernement de renoncer à l’article 49.3 pour voter des textes sans vote, en échange de la non-censure.
Lors de cette réunion inédite depuis le début de la crise politique déclenchée par la dissolution, Emmanuel Macron a souligné “sa volonté de ne pas se dissoudre” à nouveau l’Assemblée d’ici la fin de son mandat en 2027, selon son entourage. Le président a également souligné « une unanimité des forces politiques pour ne plus dépendre du Rassemblement national »alors que seuls le centre et la droite avaient dit la même chose pour LFI.
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