Les chiffres du recensement 2022 dévoilés par l’Insee jeudi 19 décembre montrent que le Loir-et-Cher continue de perdre des habitants pour la quatrième année consécutive. Avec une variation annuelle de -0,2%, la population du département est passée en six ans de 332 800 à 328 953 habitants. En 2021, ils étaient 328 504. Il se classe 72e place au niveau national et 4e rang en Centre-Val de Loire où elle représente 12,7 % de la population totale.
Sur la même période, il fait moins bien que l’Indre-et-Loire (+0,3% par an), le Loiret (+0,3%), l’Eure-et-Loir (0%) mais mieux que le Cher (-0,4%) et le Indre (-0,5%)
Sur les six dernières années, le Loir-et-Cher a perdu 636 habitants par an tandis que le Centre-Val de Loire en a gagné dans le même - 622. Le solde migratoire est positif (+0,1%) mais le solde naturel, écart entre le nombre de naissances et le nombre de décès, négatif (-0,3%), En France, la population a augmenté au rythme annuel de +0,4%.
« Il y a une pénurie de femmes en âge de procréer »
Chef du service études et diffusion à l’Insee, Samuel Berland pointe des courbes de natalité et de mortalité qui se croisent. La population du Loir-et-Cher vieillit et les chiffres démographiques s’en ressentent. « Il y a une pénurie de femmes en âge de procréer et elles ont moins d’enfants qu’avant. »
Quelles sont les conséquences de cette tendance de fond ? Le statisticien souligne que cela a un impact sur la dynamique économique du territoire et donc sur le marché du travail avec moins d’opportunités pour les travailleurs qui pourraient être tentés d’aller ailleurs. “Les projections ne sont pas favorables”, explique Samuel Berland. « Le département devrait rester en déclin. »
Comme toujours, derrière les chiffres, se cachent des situations disparates d’une localité à l’autre. La médaille de la croissance démographique revient à Blois qui réalise la meilleure performance de toutes les préfectures du Centre-Val de Loire. Avec un taux de croissance annuel de 0,5%, elle compte désormais 47 092 habitants. Romorantin (+0,4%) se situe au niveau de la moyenne nationale (0,4%) mais Vendôme voit sa baisse s’accentuer par rapport à la période précédente (de -0,2% à -1,2%).
« La croissance de Blois est portée par un solde naturel positif », observe Samuel Berland. « Avec un solde migratoire également du même ordre. C’est un phénomène que l’on observe en milieu urbain et que l’on retrouve au niveau de la communauté urbaine. »
Salbris, plus forte baisse du département
Quatrième commune du département, Vineuil connaît une croissance annuelle de 0,5% pour atteindre 8 050 habitants. Cinquième commune la plus peuplée, Le Controis-en-Sologne est quasiment plate (-0,1%) avec 6 787 habitants.
Les communes qui gagnent le plus d’habitants sont Naveil (+0,7% par an), Villebarou (+0,7%), Vineuil (déjà évoqué), Blois (déjà évoqué) et Cellettes (0,5%). En bas du classement, Salbris reste sur une pente glissante (-1,4%) suivi de Selles-sur-Cher (-1,4%), Gièvres (-1,3%) et Saint-Ouen (-1,3%)
Quand on regarde la population dans les intercommunalités, Agglopolys grappille des habitants (+0,2%) avec 106 574 âmes, celle de Romorantin (33 921) ne bouge pas tout comme celle du Grand Chambord (20 640). A l’inverse, les Territoires Vendômois (-0,7%) reculent tout comme le Val de Cher Controis (-0,3%).
Autant de chiffres qui sont scrutés de près par les élus. Le nombre d’habitants influence le montant des subventions de fonctionnement versées par l’État mais aussi le nombre d’édiles lors des élections municipales.