L’enjeu principal du procès pour l’assassinat de Samuel Paty réside dans le sort que la cour d’assises spéciale de Paris réservera à un duo d’accusés dont les destins sont inextricablement liés. Brahim Chnina et Abdelhakim Sefrioui ne se connaissaient pas avant le 7 octobre 2020. À partir de cette date, et jusqu’au décès de Samuel Paty, neuf jours plus tard, ils se sont néanmoins lancés dans une campagne de diffamation en ligne qui désignera l’enseignant comme cible d’une enquête. troisième homme qu’ils ne connaissaient pas, Abdoullakh Anzorov, l’assassin du professeur d’histoire-géographie.
Depuis le début du procès, les deux hommes vivent ensemble dans le box des accusés. Tout les oppose a priori. Brahim Chnina, le père de l’écolière dont le mensonge a déclenché le drame, est décrit comme un homme serviable et généreux, pratiquant un islam modéré et qui a consacré sa vie à aider les personnes handicapées. A l’inverse, Abdelhakim Sefrioui a une réputation sulfureuse d’agitateur islamiste obsessionnel et de père tyrannique.
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Durant ces six semaines de débat, le premier est resté prostré, éteint, « écrasé », selon l’un de ses avocats, Me Louise Tort, par l’immensité du crime dont elle est accusée. Il a aujourd’hui 52 ans, mais après quatre ans de détention provisoire, il paraît vingt ans de plus. A ses côtés, Abdelhakim Sefrioui, 65 ans, infatigable chicaneur, intarissable preneur de notes, ressemble à une éternelle toupie qui s’effondrerait sur elle-même si elle arrêtait de tourner.
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