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Mardi soir, le vote de la révision à 4 millions d’euros du programme des bassins nordiques a donné lieu à de longs débats.
Comme une impression de déjà-vu. Mardi soir au Conseil d’agglomération, on a eu l’impression de remonter deux ans en arrière. En juin 2022 lorsque les élus ont voté, après un débat passionné, la création de deux piscines nordiques et la rénovation de deux piscines existantes (Albi et Saint-Juéry). Deux ans plus tard, on assiste au même débat avec les mêmes lignes de fracture.
Comme on pouvait s’y attendre, c’est la révision à la hausse de 4 millions d’euros de la facture (près de 28,5 millions d’euros au total) qui a déclenché les hostilités. Les derniers diagnostics techniques ont mis en évidence un certain nombre de travaux supplémentaires non budgétisés. Comme la réfection de l’étanchéité de la toiture d’Atlantis ou la rénovation de la pataugeoire de Taranis. Sachant que dans l’enveloppe globale, la rénovation de l’existant compte pour 78%.
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Immédiatement, l’opposition municipale albigeoise s’est montrée à la hauteur. Jean-Laurent Tonicello (à gauche) a appelé à “le sens des proportions”. “Il est encore - de prendre nos responsabilités”, a-t-il déclaré après avoir rappelé le précédent du pont. “Rénovons ce qui existe déjà et renonçons à ce qui est disproportionné.” Frédéric Cabrolier (RN) a insisté sur le fait que dans la situation actuelle, le bassin albigeois n’était pas forcément indispensable. Danielle Paturey (PCF) a proposé à ses collègues de reporter la création des piscines aux années futures et de se contenter de rénover celle existante.
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Les maires opposés au projet ont attaqué sur d’autres niveaux. Yves Chapron a regretté la manière dont a été géré ce dossier qui divise encore l’Agglomération et qu’« il nous a été interdit d’étudier d’autres solutions », notamment pour l’ouest du territoire. « Je sais que nous représentons une minorité contre Albi. Mais les autres existent aussi et nous aimerions faire entendre notre voix. Ici, nous sommes face à un rouleau compresseur», a-t-il plaidé. Jean-François Rochedreux se situe par rapport à l’avenir : « C’est la chronique d’une catastrophe annoncée ». Il a critiqué « ces investissements surdimensionnés et inutiles » à l’heure où d’autres décisions s’imposent. « Quel Grand Albigeois allons-nous laisser à nos enfants ?
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En face, les élus albigeois ont donné leur voix. Michel Franques, tout d’abord dans une très longue intervention. Le 1er adjoint d’Albi a rappelé que ces bassins seraient utilisés dans tout le nord Tarn à l’heure où savoir nager est une priorité nationale. Il a donné des exemples de projets identiques mais plus coûteux. Il a reçu le soutien d’Eric Guillaumin (Maire de Carlus) : « Aujourd’hui, les autres territoires sont incapables de réaliser un tel projet. C’est une opportunité pour nous. »
Puis les élus albigeois se sont relayés pour défendre le projet. Marie-Corinne Fortin a insisté sur les attentes des parents. “Nous sommes le premier pôle économique du département, nous avons un rôle à jouer, nous devons nous placer dans une autre dimension”, a lancé Jean-Michel Bouat. “Nous avons un devoir de solidarité”, a fait valoir Roland Gilles. « Aujourd’hui, on ne peut plus créer une piscine par commune. Nous devons assumer notre rôle de centralité et répondre aux besoins de ces communes», a assuré Stéphanie Guiraud-Chaumeil. « Ce projet ne répond pas aux besoins d’une commune mais des Grands Albigeois. Assumons ce rôle et portons ce projet avec beaucoup de fierté », a-t-elle conclu.
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Grand absent de ce débat : le maire de Saint-Juéry, pourtant premier concerné et l’un des principaux artisans de ce projet. Il n’a pas pris la parole, comme en juin 2022.
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La révision de l’autorisation a été approuvée par onze voix contre, six abstentions et 31 pour.