La victime, grièvement blessée, a été amputée d’une jambe. Une tragédie suivie d’une évasion inhumaine
Le 27 août 2021, au lieu-dit Les Quatre Vents, sur la commune de Belmont-de-la-Loire, Eric Desmaris, qui roulait sans permis, a franchi un chemin de passage et percuté un motocycliste prioritaire. La violence du choc a projeté la victime au sol, provoquant une hémorragie massive.
Éric Desmaris et sa mère, qui le suivaient dans un autre véhicule, se sont arrêtés sur les lieux. Mais au lieu d’appeler les secours, comme la victime le leur avait demandé, ils ont pris la fuite. Resté seul, le motard a finalement été secouru par un passant, arrivé quelques minutes plus tard, qui a alerté les secours et lui a posé un garrot sur la jambe pour arrêter l’hémorragie. La victime a été transportée par hélicoptère à l’hôpital de Clermont-Ferrand, où elle a été amputée le lendemain.
Un lourd passé judiciaire
L’enquête des gendarmes, facilitée par des images de vidéosurveillance, a permis de retrouver la trace du véhicule impliqué, retrouvé à Saint-Bonnet-le-Troncy (Rhône). Sa propriétaire, la compagne d’Eric Desmaris, a été interpellée, tout comme sa mère, qui habitait en Moselle. L’automobiliste a été rapidement identifié comme étant le conducteur.
Déjà condamné 12 fois, dont 7 fois pour conduite sous l’emprise de l’alcool, Eric Desmaris n’avait plus de permis de conduire depuis février 2018. À la suite de l’accident, il a été placé en détention provisoire pendant plus de trois mois.
Un « électrochoc » insuffisant selon le tribunal
Devant le tribunal judiciaire de Roanne, Eric Desmaris a tenté de montrer qu’il était conscient de la gravité de ses actes. Il a notamment affirmé que son incarcération avait été « un électrochoc » et qu’il avait arrêté de consommer de l’alcool depuis les événements. Une déclaration qui n’a pas convaincu le tribunal. « Votre rapport à la justice est défaillant, car vous n’avez pas tenu compte de vos condamnations antérieures », a relevé le président.
Le tribunal a finalement condamné Éric Desmaris à 4 ans de prison, dont 3 avec sursis et mise à l’épreuve. Il devra purger une peine d’un an, avec mandat de dépôt différé.
Condamnations de proches complices
La mère de l’automobiliste, présente sur les lieux de l’accident et repartie sans porter secours à la victime, a été condamnée à 10 mois de prison pour non-assistance à personne en danger. La compagne d’Éric Desmaris, propriétaire du véhicule utilisé sans permis, a été condamnée à 6 mois de prison avec sursis pour complicité de conduite d’un véhicule malgré l’annulation judiciaire du permis de conduire.
Une tragédie aux conséquences irréparables
L’accident de Belmont-de-la-Loire laisse une empreinte durable sur la victime, amputée d’une jambe et marquée à vie par ce drame. Ce verdict rappelle les conséquences tragiques des infractions routières et de l’irresponsabilité, tant sur la route que face à l’obligation d’assistance.
