Vous avez assisté à la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Comment avez-vous vécu ce moment ?
« Cela a eu pour moi une résonance particulière car j’ai été ordonné diacre puis prêtre à Notre-Dame, et j’ai aussi été chanoine de Notre-Dame. Je n’ai pas eu l’occasion de visiter le site avant la réouverture. J’ai retrouvé notre cathédrale telle qu’on la connaissait, et encore plus belle tout en restant très simple. Lors de la messe dominicale, j’ai ressenti une joie, une ferveur et une émotion très fortes. Même si le - était vraiment mauvais, beaucoup d’entre nous sont restés sur la place après la messe. J’ai vraiment eu le sentiment de vivre un moment unique. Une autre chose m’a frappé, peu relayée par les médias : à l’initiative du Vicariat pour la Solidarité, une cinquantaine de personnes en précarité ont pu assister à cette réouverture. »
La réouverture d’ici cinq ans était une volonté forte du président Macron…
« Je l’ai rencontré à plusieurs reprises lors du week-end de réouverture, mais je n’ai pas eu l’occasion de lui parler directement. Cinq années, c’était à la fois long sans notre cathédrale, mais aussi très court compte tenu de l’ampleur des travaux entrepris. N’oublions pas non plus qu’ils ont été entièrement financés grâce à des dons venus de France mais aussi de l’étranger. »
L’autre événement récent pour l’Église catholique a été la visite du Pape le week-end dernier en Corse, à Ajaccio…
« J’ai bien sûr suivi cette visite, mais j’avais un autre engagement, à Saint-Thibault. L’église devait rouvrir en septembre et je n’ai pas pu y aller. J’avais promis de venir le plus tôt possible, et la date a été fixée pour ce dimanche 15 décembre. Je voulais tenir cet engagement. C’était aussi l’occasion de redécouvrir une église grandiose, dans un petit village. Ce que j’ai appris de la visite du Pape en Corse, c’est aussi beaucoup de ferveur mais dans une forme de simplicité. C’était aussi l’occasion pour lui de faire passer certains messages, par exemple sur la laïcité. Je regrette les polémiques qui surgissent souvent autour des calendriers de l’Avent et des crèches… Je pense qu’il n’est jamais bon de se couper de ses racines, d’où l’on vient. Il n’est cependant pas question que l’Église s’immisce et veuille contrôler la société. »
Pour les catholiques, l’année 2025 sera aussi une année jubilaire. Comment cela va-t-il se concrétiser dans le diocèse de Dijon ?
« Cela revient en effet tous les 25 ans, depuis l’an 1300. Pour le diocèse de Dijon, cela se traduira par un pèlerinage du 13 au 18 juin à Rome, ainsi que par la participation au Jubilé de la Jeunesse en été, une forme mini. -Journée Mondiale de la Jeunesse. »
Comme l’année dernière, vous célébrerez une messe de Noël à la maison d’arrêt de Dijon. Pourquoi est-ce important pour vous ?
« En fait, je vais à la maison d’arrêt au moins deux fois par an, à Pâques et à Noël. C’est un moment important pour les détenus mais aussi pour le personnel. C’est l’occasion de rappeler que quel que soit le chemin qui a conduit les détenus jusqu’en prison, ils ne sont pas abandonnés. Nous disposons également d’une équipe d’aumônerie qui travaille toute l’année, sous l’autorité du Père Raoul Mutin, aumônier catholique de la maison d’arrêt. »
Au niveau international, vous êtes également membre de la Commission des épiscopats de l’Union européenne (Comece). A quoi ça sert ?
« Chaque pays de l’Union européenne est représenté au sein de la Comece. Il permet de débattre des sujets et des orientations de l’Union européenne. Après les élections européennes de juin, nous avons été reçus par le Pape dans son bureau à Rome. Je représente la France à la Comece depuis 2017, et j’en suis l’un des quatre vice-présidents depuis deux ans. »
Dans le diocèse de Dijon, l’année a également été marquée par la révélation des exactions reprochées au père Nicolas. Vous avez ouvert la porte à la collecte d’autres témoignages. Où sommes-nous?
« A ce jour, nous n’avons reçu qu’un seul autre témoignage, qui est indirect, sans qu’il donne lieu à la constitution d’un dossier. »