Belfort. Apologie du terrorisme après les attentats du 7 octobre : un jeune majeur condamné

Belfort. Apologie du terrorisme après les attentats du 7 octobre : un jeune majeur condamné
Belfort. Apologie du terrorisme après les attentats du 7 octobre : un jeune majeur condamné

Comment, derrière son écran, un Belfortain de 19 ans sans histoire a pu partager les pires horreurs sur les réseaux sociaux ? C’est la question à laquelle devait répondre le tribunal correctionnel de Belfort ce mardi 17 décembre. Du 28 au 29 octobre 2023, il publie des photos et vidéos relatives au conflit israélo-palestinien.

Deux semaines après les attentats du Hamas, le jeune internaute a relayé les images du massacre. On y voit des hommes en tenue de combat, des cadavres de soldats israéliens et des scènes de guerre. Au total, neuf contenus de propagande du Hamas se retrouvent sur son profil X (ex-Twitter). C’est à la suite d’une notification sur Pharos, la plateforme qui permet de signaler en ligne des contenus illicites, que le prévenu a été identifié.

« Distinction entre le Hamas et sa branche terroriste »

Les enquêteurs remontent son adresse IP puis celle de son domicile. Dans un premier -, c’est le père de famille, chez qui réside le jeune homme, qui est interrogé par la police. Ce dernier n’a aucune idée des agissements de son fils. Si toute la famille est musulmane, les enfants ne pratiquent pas. Interrogé sur ces tweets, le Belfortain a rapidement reconnu en être l’auteur. Lors de son audition, il expliquera « faire la distinction entre le Hamas, qui est un mouvement de résistance contre la colonisation d’Israël, et sa branche terroriste », tout en « ne cautionnant pas » les attentats du 7 octobre.

Des explications difficiles

Devant le tribunal, c’est un jeune homme penaud qui prend la parole pour répondre de ses excuses pour le terrorisme. Inconnu de la justice, il semble impressionné par la situation. A la simple question du président Jean-Philipp Ghnassia : « Pourquoi avez-vous posté ces messages ? », l’intéressé peine à se justifier. « Je ne sais pas, c’était un troll, je n’y ai pas pensé. »

« J’ai l’impression d’avoir devant moi un enfant perdu », rétorque le président. Réalisez-vous que ces messages peuvent inciter les gens à prendre les armes ? Comment en êtes-vous arrivé là ? » Toujours mal à l’aise, comme s’il ne voulait pas qu’un mot soit mal interprété, il assure que son intention « n’était pas de générer de la violence. »

Pas un profil radical

Tout au long de l’audience, le jeune homme ne montre pas le profil d’une personne radicalisée. Franco-algérien, il refuse de se rendre en Algérie de peur de s’engager dans l’armée et d’effectuer son service militaire. Lorsqu’on lui pose des questions simples sur l’histoire du conflit au Moyen-Orient (« connaissez-vous la date de la création d’Israël ? »), il est incapable de répondre. Pour ses réquisitions, le procureur de la République privilégie le contrôle socio-judiciaire : « On est loin du troll et tout ce qui a été posté est bien réel et ultra-violent. »

En défense, M. Giagnolini rappelle que les événements n’ont duré que deux jours et que le compte a été suspendu en janvier par le prévenu, avant même d’être interrogé par la justice. « Aujourd’hui vous avez des propos abjects tenus sur les plateaux télé par des chroniqueurs qui ne s’inquiètent jamais et aujourd’hui on va condamner un enfant qui n’a pas réussi à avoir de la nuance tout seul devant son écran ? Même si cela n’enlève rien à ce qu’il a fait, cette histoire parle d’un enfant qui doit encore grandir. » Après de longues délibérations, le tribunal a décidé de prononcer la peine de six mois de prison avec sursis simple, deux ans de suivi socio-judiciaire et d’inscription à Fijait, le fichier des auteurs d’infractions terroristes.

 
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