« Il faut rester à l’attaque ! »

C’est le 30ème jour de course du Vendée Globe et même si Nicolas Lunven avoue ne pas s’ennuyer une seule seconde depuis son départ des Sables d’Olonne, on sent quand même chez lui une petite lassitude face à ces conditions exigeantes du Vendée Globe. Océan Indien. L’atmosphère est froide et grise et il est impossible de se protéger totalement d’une humidité tenace et permanente. Même si le skipper d’Holcim-PRB a un peu redécoré son cockpit à l’aide d’un drapeau Vendée Globe pour tenter de protéger son cockpit et son espace de vie, difficile de lutter contre les assauts d’un océan perpétuellement déchaîné.

« Les conditions de vie à bord sont assez compliquées car la mer n’est pas forcément haute mais très courte. On a vraiment l’impression d’être dans le tambour de la machine à laver. Le bateau est secoué dans tous les sens. On va parfois surfer à 30 nœuds pour finir l’étrave dans la vague devant et s’arrêter net dans notre élan ! Il faut constamment tenir car l’idée n’est pas de glisser dans le bateau. Même assis à mon siège à la table de cartes, je dois tenir le coup, sinon je m’envolerai du siège. Je dois presque m’attacher au siège. Pour dormir, je ne vous en parlerai pas… Maintenant, j’ai juste essayé de réchauffer un plat. Par miracle, il est toujours dans le repas mais je ne sais pas pour combien de -. C’est un peu raide ! » décrit le marin qui occupe la 6ème place du classement et navigue toujours aux côtés de Jérémie Beyou.

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On comprend, vu les conditions, que l’éternel optimiste soit un peu agacé, d’autant que son choix de route vers le nord n’a pas eu les effets escomptés. En tête de flotte, Charlie Dalin a franchi hier le deuxième cap de ce Vendée Globe, le Cap Leeuwin. Le leader dispose de 180 milles d’avance sur son premier poursuivant et de près de 700 milles sur Holcim-PRB. L’écart est impressionnant et tous les efforts déployés avec enthousiasme par Nicolas ont été mal récompensés ces derniers jours. « J’adorerais être un peu plus en avance que ça sur la flotte ! La déception, c’est que j’ai surmonté la grosse dépression qui est passée, car avec le timing qu’on avait, c’était impossible de rester devant, et je n’étais pas censé perdre autant ! C’était un mauvais enchaînement, nous n’avions pas les conditions espérées, nous avons perdu beaucoup de terrain. On aurait dû rester à peu près dans le match avec Yoann Richomme et Thomas Ruyant, et là on est clairement en retard. Et le petit groupe Sam Goodchild, Paul Meilhat et Yannick Bestaven est même revenu vers nous ! Donc notre histoire n’est pas géniale… » ​​analyse Nicolas.

Cependant, le solitaire est pleinement dans le match et ne relâche pas l’attention. Il a également regagné du terrain dans les dernières 24 heures et a rattrapé près de 130 milles du leader. Surtout, il sait que ces mers du sud peuvent réserver bien des surprises, alors il reste aux aguets. “Ce n’est pas fini !” Ce n’est pas qu’il le puisse, c’est que beaucoup de choses vont encore se passer, donc il faut rester en attaque, c’est mon état d’esprit ! » a-t-il expliqué ce matin. Demain à midi, Nicolas pourra se réjouir de franchir également le Cap Leeuwin et poursuivra sa route vers le sud de l’Australie à bord d’un bateau encore intact. Devant, le rythme effréné n’épargne pas les bateaux. Sébastien Simon, actuellement deuxième, progresse depuis dimanche avec un foil tribord cassé.

 
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