jeIl avait promis « un point d’avancement » à la mi-décembre, au sortir d’un épisode de quasi paralysie des urgences en Périgord. Benoît Elleboode, directeur général de l’Agence régionale de santé (ARS) Nouvelle-Aquitaine, a tenu parole. Mardi 10 décembre, il s’est rendu au centre hospitalier de Périgueux pour présenter plusieurs mesures visant à réduire la tension exercée sur plusieurs services.
“Je pense que vous n’allez pas être déçus, la situation s’améliore”, a déclaré en préambule le patron de l’ARS. Si sa précédente visite ressemblait davantage à une opération de communication, il a cette fois présenté des mesures concrètes pour traverser « ce moment difficile ». Outre la reconstruction d’un service d’urgence à Périgueux, d’ici 2030, pour une facture totale d’environ 21 millions d’euros, Benoît Elleboode a confirmé la mise en place, au 1er janvier 2025, d’une inter-établissements entre les trois services d’urgence de la Dordogne. (Périgueux, Bergerac et Sarlat).
Recrutements
« Ce projet médical commun doit permettre de développer des gardes dans tout le département, pour qu’en cas de coup dur, nous puissions prioriser les choses et ne pas nous retrouver dans la situation de crise que nous avons connue au mois d’octobre, avec un désaccord. sur la manière d’organiser au mieux la réponse aux besoins de la population », précise Benoît Elleboode.
« Un premier recrutement est effectif, deux autres le seront en début d’année »
Le problème est identifié : le manque chronique de médecins en Dordogne. Le service a besoin d’environ 30 équivalents - plein (ETP) pour les médecins urgentistes ; au pire de la crise d’octobre, ils n’étaient que 15 sur le pont. Ainsi, tout est fait pour créer « un cercle vertueux de projets » afin d’attirer le maximum de praticiens. « Nous avons autorisé le recrutement de médecins avec des plafonds de rémunération les plus élevés possibles selon la réglementation », insiste Benoît Elleboode.
Frais supplémentaires pour l’ARS
Gaëlle Ranchou, présidente de la commission médicale d’établissement (CME) de l’hôpital de Périgueux, dit constater déjà des résultats encourageants : « Un premier recrutement est effectif, deux autres le seront en début d’année. » En - normal, six médecins urgentistes interviennent ; autrefois, ils n’étaient parfois que trois ou quatre à réaliser leur mission. « Le nombre de créneaux de quatre jours a diminué, on a beaucoup plus de dates où il y en a au moins cinq », assure le président du CME.
Un autre point a été évoqué : la régulation délocalisée, assurée par les libéraux. « Nous avons un service en Haute-Vienne qui s’engage à aider sur certaines périodes de régulation, à condition qu’ils disposent du bon système d’information », assure le directeur de l’ARS. Le système pourrait être mis en place d’ici deux mois. Benoît Elleboode poursuit : « Les surcoûts liés à toutes les solutions trouvées seront pris en charge par l’ARS. »
À Sarlat
Lors d’une conférence de presse, le directeur général de l’ARS a confirmé qu’il n’y aurait pas de fermeture brutale des urgences à Sarlat pour les fêtes de fin d’année. Les régulations de jour resteront possibles.