Après près de deux décennies marquées par l’abstention et par les plaidoyers en faveur de l’abolition de la peine de mort, le Maroc, abolitionniste de facto, s’apprête à franchir une étape décisive. Le 15 décembre, le Royaume votera enfin en faveur d’un moratoire universel sur l’application de la peine de mort, affirmant ainsi son engagement résolu en faveur des droits de l’homme, a révélé lundi le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi. .
S’exprimant lors de la séance hebdomadaire de questions orales, tenue ce lundi 9 décembre à la Chambre des représentants, Ouahbi a affirmé que la peine de mort est l’une des questions les plus complexes et controversées dans le domaine des droits de l’homme à l’échelle mondiale. mondial.
A ce jour, sur les 193 nations présentes à l’Assemblée générale de l’ONU, 170 ont choisi d’abolir définitivement la peine capitale en votant en faveur d’un moratoire universel sur son application, a-t-il souligné, tout en rappelant qu’au Maroc, il y a actuellement 88 condamnations à mort, dont un concerne une femme.
« Depuis 2020, nous avons commué les peines de 161 détenus, en les remplaçant par des peines à perpétuité. Cette approche reflète notre engagement progressif en faveur de l’humanisation du système pénal et de la défense des droits fondamentaux.“, a ajouté le ministre.
« Depuis deux décennies, le Maroc a systématiquement adopté une position d’abstention dans les résolutions de l’ONU relatives à l’application de la peine de mort. Aujourd’hui, j’ai l’honneur d’annoncer que, dans le cadre de notre engagement renforcé en faveur des droits de l’homme, le Royaume du Maroc s’apprête à franchir une étape décisive en soutenant l’arrêt des exécutions dans les capitales.», a révélé Ouahbi.
Selon lui, « Cette décision confirme notre alignement avec la position de l’Assemblée générale des Nations Unies sur cette question cruciale. Sous les sages directives du ministre des Affaires étrangères, notre ambassadeur exprimera un vote favorable le 15 décembre prochain, marquant ainsi une étape significative vers la suspension, et potentiellement, l’abolition future de cette peine..
« Dans le cadre de la réforme du Code pénal, je voudrais exprimer, avec une profonde sincérité, notre aspiration à abolir définitivement la peine de mort. On espère que cette initiative enverra un signal fort en matière de droits de l’homme, pleinement conforme à la voie empruntée par le Maroc sous la direction éclairée de Sa Majesté le Roi, une voie dédiée à la protection des libertés, au respect des droits de l’homme. et la préservation du droit à la vie pour tous nos citoyens», a conclu le ministre.