Un an après un rapport accablant de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) qui a attribué au Canada la note « C » pour sa surveillance de la sécurité, deux syndicats de pilotes et de contrôleurs aériens appellent l’industrie de l’aviation et le gouvernement à mener une action concertée. approche pour « réparer le système ».
Lors du prochain audit, le Canada devra mieux
» affirme le vice-président de l’Association des pilotes de ligne du Canada (ALPA Canada), Louis-Éric Mongrain.
Ouvriers industriels je me demande si nous sommes sur la bonne voie
peut-on lire dans un livre blanc commun duALPA Canada et l’Association canadienne du contrôle du trafic aérien (ACCTA) qui sera dévoilé lundi et dont Radio-Canada a obtenu copie.
Le document met en évidence une série de problèmes pouvant avoir un impact sur la sécurité, tels que le manque de personnel, la gestion de la fatigue et les pressions financières.
Il y a un manque de modernisation des réglementations et de respect des normes internationales
disent les deux syndicats qui représentent environ 15 000 salariés.
Le secteur aérien canadien ne répond plus aux normes attendues par les passagers et ses homologues internationaux.
Le gouvernement affirme que la sécurité aérienne est une priorité absolue.
Photo : Radio-Canada / Francis Ferland
Lors de son audit réalisé en 2023, leOACI a attribué au Canada une note de 64 sur 100. Il s’agit d’une forte baisse par rapport à la note de 95 obtenue en 2005. Ces notes sont un indicateur de la capacité de surveillance de la sécurité basée sur les normes internationales.
L’OACI a notamment recommandé que le gouvernement fédéral mette en place un système garantissant que les transporteurs aériens et les aéroports respectent pleinement les règles en vigueur.
Transports Canada reconnaît que certains de ses systèmes et processus de sécurité doit être davantage aligné sur les normes internationales
. Le conseiller principal en communication, Hicham Ayon, souligne queOACI n’a identifié aucun problème de sécurité qui nécessiterait une action immédiate
.
Les éléments remis en cause par leOACI ne constituent pas un problème de sécurité important
certifie Laurent de Casanove, l’attaché de presse au cabinet du ministre des Transports. Il ajoute que le secteur aérien canadien est parmi les plus sûrs au monde
.
En réponse au dernier audit, Transports Canada a établi un bureau de conformité dédié àOACI.
Alignement avec les normes internationales nécessite des ajustements, y compris des changements réglementaires, des mises à jour des normes et procédures internes et des améliorations des programmes de formation
explique Hicham Ayon.
Selon le Bureau de la sécurité des transports, il y a eu 182 accidents aériens en 2023. Cela représente une diminution de 17 % par rapport à la moyenne des dix années précédentes.
La fatigue pas toujours prise au sérieux, selon les syndicats
Les règles de gestion de la fatigue, qui régissent les horaires de travail des pilotes, restent inégalement appliquées et ne sont pas aussi rigoureusement respectées qu’elles devraient l’être.
allèguent les deux syndicats.
Selon le capitaine Louis-Éric Mongrain, certains acteurs de l’industrie estiment que les règles sur la fatigue aggravent la pénurie de pilotes
. Ce sont deux situations complètement différentes, insiste-t-il, et il ne faut pas forcer les équipes à voler fatiguées
.
Dans leur livre blanc, les syndicats accusent l’ensemble du secteur aéronautique [de faire] tout ça [qu’il peut] ralentir ou éviter les progrès en matière de fatigue, de gestion de la charge de travail et d’autres initiatives visant à améliorer la sécurité,
pour améliorer le service.
Un revers [de la sécurité] au nom de la rentabilité, cela n’a pas de sens.
L’ALPA Le Canada etACCTA plaident pour une loi reconnaissant qu’il est plus rentable de prendre des mesures préventives pour améliorer la sécurité que de réagir après un accident
.
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Le capitaine Louis-Éric Mongrain est pilote depuis 17 ans. Il est vice-président de l’Association des pilotes de ligne du Canada, qui représente environ 12 000 pilotes de 21 compagnies aériennes.
Photo : Radio-Canada / Olivier Plante
Depuis l’entrée en vigueur du règlement en 2022, des inquiétudes ont été soulevées par les syndicats et les grands et petits exploitants de compagnies aériennes
confirme le porte-parole de Transports Canada, Hicham Ayoun.
Le ministère dit mener des consultations examiner les préoccupations et explorer des solutions avec les partenaires de l’industrie
.
Le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) considère que la gestion de la fatigue est l’un des principaux enjeux de sécurité du système de transport canadien. La fatigue restera sur la liste de surveillance du BST jusqu’à ce que les exploitants aériens canadiens mettent en œuvre la nouvelle réglementation. Ils avaient jusqu’en décembre 2022 pour se conformer aux nouvelles exigences.
Les deux syndicats déplorent également que les contrôleurs aériens ne disposent toujours pas d’un régime de sécurité complet pour la gestion de la fatigue et de la charge de travail
.
L’industrie à la recherche de solutions
Le système aérien canadien reste parmi les plus sûrs au monde et, ensemble, nous devons continuer d’innover pour relever les défis, notamment la pénurie de personnel, afin d’améliorer les opérations aériennes et l’expérience des voyageurs.
a déclaré par courriel le président-directeur général du Conseil national des lignes aériennes du Canada (CNLA), Jeff Morrison.
L’organisation rapporte qu’elle fait pression sur le gouvernement fédéral depuis 2023 pour remédier à la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur de l’aviation. LE CNLA aimerait qu’Ottawa développe des programmes de financement pour soutenir la formation des futurs pilotes de ligne
.
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L’Association canadienne du contrôle du trafic aérien estime qu’il manque quelques centaines de contrôleurs aériens à l’échelle nationale.
Photo : Radio-Canada / Yan Théoret/Radio-Canada
La capacité du secteur canadien de l’aviation à répondre à la demande croissante de voyages aériens et à améliorer l’expérience des passagers dépend de l’accès à des travailleurs qualifiés.
NAV Canada, qui est l’employeur des contrôleurs de la circulation aérienne, reconnaît également être confrontée des défis en matière de personnel, exacerbés par la pandémie
.
Dans un courriel, la responsable des relations avec les médias Maryam Amini explique que le système de navigation aérienne canadien fonctionne 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, avec des horaires basés sur des quarts de travail flexibles, régis par des conventions collectives et des limites de fatigue
. Elle ajoute que les contrôleurs bénéficient de pauses fréquentes adaptées à l’intensité cognitive
de leur travail.
NAV CANADA optimise ses horaires, réembauche des retraités, utilise des affectations temporaires, augmente les heures supplémentaires et intensifie ses efforts de recrutement.
Transports Canada dit suivre de près les pratiques et politiques en vigueur à NAV Canada en matière de gestion de la fatigue des contrôleurs aériens.