La douzième édition de la Guyana Fashion Week s’est terminée ce week-end par un grand défilé dans la rue samedi à Matoury. Focus sur Chelsea Joseph, la plus jeune créatrice à y participer. La Guyanaise de 23 ans y a présenté ses quatre premiers modèles.
Un samedi soir pas comme les autres à Barbadines. Dans le quartier de Matoury, il a fallu beaucoup d’ingéniosité pour parvenir à se garer au plus près de l’épicentre de cette Guyana Fasion Week : le défilé final. Sur les balcons, sur les chaises qui y sont installées, les regards sont tournés vers Pearl Romney, qui anime l’événement.
Tandis que la jeune femme remercie les sponsors et la ville de Matoury, partenaire principal de cette édition, en coulisses, la pression est à son comble. Voile jaune à la main, Chelsea Joseph, 23 ans, peaufine la tenue de l’une des quatre jeunes femmes qui défileront avec ses créations.
Autour d’elle, tout le monde s’affaire : DifrenT du Suriname et ses créations à base de jeans, Kréation Kloe, Tifen Akobe, également du Suriname, Cyrikaë de Guadeloupe qui mise sur le développement durable, Stanley Fortuné de Guyane, Mamzel Sampson, duo mère-fille de Guyane… Chelsea sera la premier à lancer le bal.
Le premier modèle apparaît. A entendre les cris du public, cette première création plaît. Beaucoup. Pour ses quatre modèles, Chelsea Joseph s’est inspirée des oiseaux d’Amazonie : coq du rocher, colibri topaze, ara bleu, geai rouge mailé. Les créations colorées et audacieuses, portées par des mannequins impeccablement maquillées et coiffées, sont chaleureusement applaudies. Après un tour d’asphalte devenu podium le - d’une soirée, les mannequins ont été rejoints par une Chelsea bien plus détendue qu’au départ.
De retour en coulisses, la pression est retombée. Presque. Nous devons encore prendre des photos. Là, le jeune designer peut compter sur une équipe nombreuse et bien équipée. “ Ce sont mes amis, ils me soutiennent » dit-elle avec reconnaissance.
Si le succès était au rendez-vous pour ce premier défilé, il y a quelques mois, Chelsea ne l’avait même pas imaginé. « Je ne couds que depuis juin. Juste avant, j’avais des soucis de santé mentale… Lors de mon hospitalisation, une infirmière m’a demandé quels étaient mes objectifs. J’ai répondu que je voulais travailler dans le secteur artistique. Toutes les formes d’art m’intéressent et la mode aussi.
Avec Roberde, son professeur de couture, Chelsea laisse alors libre cours à sa créativité. Pour elle, cette incursion dans le monde de la mode est un pas vers autre chose. Si aujourd’hui elle est assistante photographe et réalise des photos scolaires, elle envisage une nouvelle orientation professionnelle. « En septembre prochain, j’intégrerai une école préparatoire puis j’entrerai dans une école d’art à Toulouse ». Les encouragements reçus lors de ce défilé n’ont fait que conforter son choix.