Votre « top gun » perd le nez, Monsieur le Ministre !

Votre « top gun » perd le nez, Monsieur le Ministre !
Votre « top gun » perd le nez, Monsieur le Ministre !

Monsieur le Ministre de la Santé,

Votre quête pour trouver un « top gun » à la tête de Santé Québec visait sans aucun doute à propulser notre système de santé vers de nouveaux sommets. Mais à peine après le décollage, l’avion a piqué du nez et les turbulences qui ont suivi ont laissé les familles québécoises dans le désarroi.

La nouvelle société d’État, censée centraliser et améliorer la gestion de notre réseau de santé, s’est rapidement heurtée à un épais nuage d’incompréhensions, de contradictions et, disons-le crûment, à une mauvaise coordination.

La réduction massive des heures de maintien à domicile dans le cadre du Chèque Emploi Service (CES) a provoqué une onde de choc parmi les familles de personnes handicapées, qui se retrouvent aujourd’hui impuissantes et abandonnées.

Promesses floues et réalité brutale

Rappelons que Santé Québec est censé offrir une gestion plus efficace et uniforme. Or, les bénéficiaires du Chèque Emploi Service sont confrontés à des réductions insensées de leur aide. Les parents et les soignants, déjà accablés par un fardeau physique et émotionnel écrasant, se retrouvent privés des maigres heures qui leur permettaient de maintenir un semblant de vie normale. Certains se retrouvent contraints de quitter leur emploi, de vendre leur logement ou d’envisager le placement d’un proche dans une famille d’accueil.

Est-ce la promesse d’un avenir meilleur pour nos familles ?

Et que dire de cette situation grotesque où la ministre Sonia Bélanger, responsable du programme CES, peine à contredire son propre gouvernement ? Ses déclarations, bien que claires et empreintes de bonne volonté, ne masquent pas la cacophonie au sein de votre appareil d’État.

Tout en essayant d’arrêter l’hémorragie, Santé Québec, nouvellement créée, semble avancer aveuglément, indépendamment du contrôle du ministère. Qui commande, Monsieur le Ministre ?

Zone de turbulence

Le problème est double : d’une part, les coupes s’inscrivent dans une logique absurde consistant à réaliser des économies de 1,5 milliard de dollars avant mars, mettant dans la ligne de mire les plus vulnérables de notre société. En revanche, la création de Santé Québec, présentée comme un remède miracle, ne semble pour l’instant qu’ajouter une couche de confusion bureaucratique. Cette centralisation était censée rendre le système plus agile, mais elle l’a transformé en un système lent, incapable de répondre rapidement aux besoins pressants des citoyens.

Monsieur Dubé, il est - d’intervenir. Les personnes handicapées et leurs familles méritent mieux qu’un programme vidé. Les établissements du réseau des CISSS et des CIUSSS, même sous la gouvernance de Santé Québec, doivent être rappelés à l’ordre avec clarté et fermeté.

La santé d’un peuple ne peut être gérée comme une simple ligne budgétaire. Votre « top gun » peut être un pilote expérimenté, mais les instructions du commandant doivent être cohérentes et exécutables. Sans un plan clair et une écoute attentive des besoins des citoyens, cette mission pourrait s’avérer catastrophique.

Changez de cap, monsieur le ministre, avant que la confiance des Québécois dans leur système de santé ne soit définitivement brisée.

Dominique Salgado

Directeur Général du CAPVISH

(Comité d’action pour les personnes vivant avec un handicap)

 
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