L’évêque de Lausanne, Genève et Fribourg, Charles Morerod, a été élu président de la Conférence des évêques suisses (CES). Il succédera à l’évêque de Bâle Felix Gmür pour la période 2025 à 2027, a annoncé mercredi soir la CES.
Le prélat fribourgeois sera assisté de l’évêque de Coire Joseph Maria Bonnemain, élu vice-président. Josef Stübi, évêque auxiliaire du diocèse de Bâle, sera le troisième membre de la présidence.
L’Église catholique en Suisse est secouée par des cas d’abus sexuels depuis le milieu du XXe siècle. En octobre, le Vatican a déclaré qu’une procédure pénale interne à l’Église contre les évêques suisses accusés d’avoir dissimulé des affaires d’abus sexuels n’était « pas nécessaire ». Il a émis des réprimandes, mais n’a imposé aucune sanction, malgré « des erreurs et des négligences ».
Mgr Morerod lui-même a reçu une lettre personnelle signée du préfet du Dicastère des évêques, Robert Francis Prevost. On lui reproche de ne pas avoir toujours respecté les procédures canoniques. Il est toutefois mentionné qu’il n’a commis aucun délit punissable, recel, négligence ou erreur qui nécessiterait l’ouverture d’une procédure pénale.
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Publication de la lettre de Rome
L’évêque de Lausanne a publié vendredi la lettre de Rome le concernant en matière de traitement des cas d’abus sexuels. Il note « à la fois des signes de confiance et deux critiques ».
«La confidence porte sur l’absence de dissimulation, et confirme également ce que le procureur général du canton de Fribourg a publié en décembre 2023, après dialogue avec ses confrères romands», écrit Charles Morerod. “La lettre me remercie pour ma proximité avec les victimes.”
« On me reproche de ne pas avoir toujours ouvert une enquête canonique : c’est vrai », ajoute-t-il. “Environ quatre mois après être devenu évêque, j’ai rencontré des victimes qui m’ont dit qu’elles ne faisaient plus confiance aux procédures internes de l’Église et ont demandé la création d’une commission indépendante.”
« Je les ai effectivement aidés à mettre en place la Commission d’écoute-conciliation-arbitrage-réparation (ndlr : CECAR) », se souvient l’évêque fribourgeois de 63 ans. “Et j’ai pris en compte leurs commentaires sur les procédures internes, lorsque je m’adresse à la justice de l’État.”
hkr avec ats
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