La cour administrative d’appel de Bordeaux a jugé mercredi que ces quatre réserves d’irrigation menaçaient la survie d’une espèce d’oiseau protégée. L’eau stockée jusqu’ici dans la réserve de Sainte-Soline pourra néanmoins être utilisée cet été “par des agriculteurs connectés”.
Publié le 18/12/2024 16:21
Mis à jour le 18/12/2024 17:16
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La cour administrative d’appel de Bordeaux a jugé illégales, mercredi 18 décembre, les autorisations délivrées à quatre réserves d’irrigation du Poitou, dont celle contestée de Sainte-Soline (Deux-Sèvres). espèce d’oiseau, la petite outarde. Une dizaine d’associations écologistes s’étaient attaquées aux autorisations délivrées par l’État pour construire et exploiter 16 retenues d’eau à usage agricole dans le Marais poitevin, qualifiées de « mégabassins » par les opposants, dont celle de Sainte-Soline qui cristallise l’opposition depuis une violente manifestation autour du chantier en mars 2023.
Pour la cour, quatre des seize bassins du projet sont « susceptible de détruire tout ou partie de l’habitat » de la petite outarde. Dans ces quatre zones, dont celle située à Sainte-Soline, « l’autorisation délivrée est illégale faute de disposition prévoyant une dérogation pour « espèces protégées » »a conclu le tribunal. Dans l’attente de “l’éventuelle délivrance de cette exemption”il a donc suspendu les démarrages de construction et les futures mises en eau des quatre ouvrages.
« Eau stockée » à la date de décision dans la réserve de Sainte-Soline, la seule des quatre dont la construction est terminée, pourra néanmoins être utilisée cet été « par des agriculteurs connectés »sans toutefois « donner naissance à un nouveau remplissage »a déclaré le tribunal.
Les requérants, Nature Environnement 17, la Ligue pour la protection des oiseaux et les fédérations de pêcheurs, ont été déboutés en première instance à Poitiers. Ils ont également critiqué le projet de réserves dites de remplacement, qui sont remplies en hiver par pompage des eaux souterraines afin de pouvoir irriguer en été, de nuire à l’équilibre des ressources en eau.
Le tribunal a rejeté ces accusations, estimant que “l’administration a conditionné le niveau de remplissage des réserves au respect de seuils pertinents fixés au regard du niveau de la nappe phréatique” et que le projet « ne méconnaît pas le principe d’une gestion équilibrée et durable de l’eau ».