Ce vendredi, la majorité de gauche du Conseil départemental a présenté ses orientations pour 2025. Si le contexte est difficile, la gestion prudente de la présidente, Françoise Laurent-Perrigot, permet à la collectivité de traverser 2025 sans grand danger. Jusqu’à quand ?
« On estime que 85% des Départements ne pourront pas présenter leur budget 2025 à l’équilibre et reporteront le vote de leur exercice… », constate la présidente PS, Françoise Laurent-Perrigot. Ce vendredi, les conseillers départementaux ont débattu des orientations budgétaires 2025. Une année difficile marquée par la conjonction de plusieurs facteurs meurtriers : la baisse des recettes liées au DMTO (taxe sur les transactions immobilières), l’augmentation des dépenses sociales et, l’incertitude sur les orientations de l’Etat après le renversement du gouvernement Barnier.
Le vice-président chargé des Finances, Rémi Nicolas, traduit cette réalité en chiffres : « Notre épargne nette, utilisée pour financer nos investissements, est projetée négative : moins 15,4 millions d’euros ! C’est considérable… Il faudrait le ramener à moins 7,3 millions d’euros. » Les recettes liées aux taxes sur les transactions immobilières devraient rapporter 120 millions d’euros contre 140 millions d’euros. Les dépenses sont en hausse, s’élevant à 932 millions d’euros. L’investissement sera toutefois maintenu à 125 millions d’euros. “ Pour pouvoir les financer, nous aurons recours à des emprunts à hauteur de 50 millions d’euros. », continues Rémi Nicolas.
Fin 2024, la dette devrait atteindre 477,5 millions d’euros et sera portée, fin 2025, à 479,8 millions d’euros. Cela représente une capacité de réduction de la dette de 12 ans. “ Ces éléments budgétaires seront complétés par une nouvelle loi de finances », ajoute Rémi Nicolas qui a fait « barrer » la feuille, projetée sur l’écran du Conseil départemental, concernant le contexte national. Le gouvernement Barnier avait initialement demandé au département du Gard une économie de 9 millions d’euros.
La présidente du Bon Sens Républicain, Valérie Meunier, reconnaît : « Gérer ses finances et être prudent dans ses choix permet désormais d’avoir un discours moins alarmiste que les autres départements « . Cette « prudence » se matérialise par des excédents réservés : en 2022, année plus faste, 40 millions d’euros ont été enregistrés pour dépenses imprévues. Du côté des Centristes, UDI et Indépendants, Philippe Ribot assure « partager » les directions affichées, déplorant toutefois la baisse des investissements : « En 2023, ils étaient de 149 millions d’euros… La seule solution reste d’agir sur les dépenses. »
Le président du groupe Socialistes et Alliés, Christophe Serre, rend hommage à son président : « On a entendu dire que votre direction était prudente, c’est une idée reçue « . Et d’ajouter, un peu coquin : « Mon intervention ne se terminera pas par un 49,3 « . Finalement, la présidente Françoise Laurent-Perrigot a fixé le cap : « Nous voterons notre budget en janvier lorsque la nouvelle loi de finances sera votée. Nous avons veillé à ne pas gaspiller les bons résultats des années passées et à les utiliser pour préparer l’avenir. Le budget 2025 sera, pour le Gard, réaliste, responsable et solidaire. »