C’est un bout de territoire français tellement éloigné que ce qui s’y passe attire rarement l’attention ici. Mais la lutte menée par les Forces armées en Guyane (FAG), avec le renforcement de la Marine nationale et des gendarmes maritimes métropolitains, notamment contre la pêche illégale dans la mer territoriale (opération MAKO), s’avère également nécessaire à la préservation de la ressource. comme potentiellement dangereux.
Le chef quartier-maître Thomas Richez, projeté pour la cinquième fois en Guyane, du 27 septembre au 23 octobre 2024, peut en témoigner. « Il arrive que des pêcheurs nous lancent des planches, des couteaux ou des bonbonnes de gaz lorsque nous essayons de contrôler leur bateau », décrit le militaire basé à Brest depuis huit ans.
Le 5 octobre, l’opération aurait pu tourner au drame. Ce jour-là, dans les eaux frontalières du Brésil, deux bateaux semi-rigides, avec chacun une dizaine d’hommes à bord, sont envoyés pour contrôler un navire de 24 mètres de long.
Neuf minutes coincées sous le bateau
“Le navire a refusé d’obtempérer et a commencé à effectuer des manœuvres dangereuses, générant des vagues impressionnantes”, raconte-t-il aujourd’hui. La barque légère des soldats, lourdement équipée, est aspirée et se retourne. Bloqués sous le bateau, les hommes parviennent à s’extirper et à redresser le semi-rigide. « Le pilote avait disparu, coincé sous le bateau. Alors j’ai arraché mon équipement et j’ai plongé”, décrit le gendarme maritime de Brest, décoré ce jeudi de la médaille de 1re classe pour un acte de courage et de dévouement.
Thomas Richez parvient à secourir le pilote, resté neuf minutes sous l’eau et victime d’un accident vasculaire cérébral. Le massage cardiaque s’effectue sur le saucisson du bateau, envahi par l’eau. « Au bout de quelques minutes, le pilote a repris vie. Et il n’a eu aucune séquelle”, raconte le Brestois.
« Au bout de quelques minutes, le pilote a repris vie. Et il n’a eu aucune séquelle”
Le navire a été arraisonné quelques minutes plus tard, grâce à un autre gendarme maritime brestois, le chef quartier-maître Yohan Salgueiro, qui a réussi à monter à bord avant l’accident. Quelque 17 tonnes de poissons et 500 kg de vessies natatoires, vendus à prix d’or sur le marché chinois, seront saisis. Le capitaine du navire doit être jugé en Guyane le 6 décembre.