Qu’ont voté les trois députés mayennais pour cette soirée historique du 4 décembre 2024 ? Quelles étaient leurs motivations ? Et quelle est leur réaction le lendemain, lorsque le Premier ministre a démissionné ? On fait le point.
Guillaume Garot a voulu « exprimer son opposition »
« J’ai voté la censure, après que le gouvernement a déclenché l’article 49-3 de la Constitution, pour exprimer mon opposition à un budget injuste qui a fait reposer l’effort de relance sur les malades, sur l’hôpital, sur les Ehpad, sans impliquer ceux qui en ont les moyens. pour le faire », explains socialist deputy Guillaume Garot (first constituency of Mayenne). “Le Gouvernement avait multiplié les concessions au RN, sans avoir mené un dialogue sérieux avec la gauche”, il croit.
Et maintenant ? « Désormais, c’est à la gauche de prendre l’initiative d’un dialogue approfondi avec les autres forces républicaines, pour définir une feuille de route commune autour de grands objectifs, sur la santé, les services publics, le pouvoir d’achat, la fiscalité. La méthode doit être celle du compromis, pour remettre le pays dans la justice, loi après loi, sans recourir ni au 49-3 ni à la censure. L’objectif doit être de stabiliser notre pays, et de trouver des réponses efficaces à la crise économique et sociale que nous traversons. »
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Géraldine Bannier n’avait “aucune intention de voter” pour la censure
Géraldine Bannier, députée de la deuxième circonscription de Mayenne en déplacement en Hongrie pour la commission des affaires culturelles et de l’éducation, n’était pas dans l’hémicycle pour voter la censure du gouvernement. « De toute façon, je n’avais pas l’intention de voter pour. Nous avons des mesures importantes qui sont négligées, comme le calcul des pensions des agriculteurs. Il faudra reprendre le budget 2024 pour 2025. La dissolution laisse beaucoup d’incertitude et d’instabilité, ce qui n’est pas bon pour l’économie et ne rassure pas les marchés. Il va falloir voter une loi correctrice pour que l’inflation soit prise en compte dans les salaires des fonctionnaires. C’est ce type d’impact concret qui pose question. » déplore le parlementaire Modem.
« Cette alliance de la gauche radicale avec l’extrême droite est très étrange et historique. J’ai entendu Mathilde Panot appeler à la démission d’Emmanuel Macron. On voit que cette motion de censure était plus une tentative de déstabilisation du président qu’une simple opposition au budget. assure-t-elle. Géraldine Bannier attend donc la nomination d’un nouveau chef du gouvernement. « Il faut trouver la personne la moins clivante possible, un homme d’État capable de rassembler comme Michel Barnier. »
Yannick Favennec « en colère » contre ceux qui ont voté la censure
Yannick Favennec, député de la troisième circonscription (Liot) n’a pas voté la motion de censure. Il exprime son ” colère ” affronter “aux partis politiques irresponsables qui ne pensent qu’à l’élection présidentielle.” Il ajoute : « Je suis aussi très en colère contre ceux qui ont voté pour cette motion de censure, c’est de l’irresponsabilité. Des gens qui ne pensent pas la même chose, le NFP et le RN, se sont associés non pas pour construire pour le pays, mais pour détruire le pays. »
Il exprime son «souci du pays et du quotidien de nos compatriotes». Yannick Favennec souhaite « que le Président de la République nomme rapidement un Premier ministre. » Il réclame la constitution « d’un gouvernement d’union nationale qui s’accordera sur les priorités pour les Français, dans le cadre d’un travail transpartisan. » Parmi ces priorités, il cite le vote d’un budget « pour le pouvoir d’achat de nos concitoyens, l’accès aux soins, l’éducation de nos enfants, de nos agriculteurs ».