Il y a 25 ans, la tempête de 1999

Il y a 25 ans, la tempête de 1999
Il y a 25 ans, la tempête de 1999

Ce fut un lendemain décevant, ces deux jours après Noël 1999, où la fut balayée par deux tempêtes en rafales, nommées Lothar et Martin. Tous ceux qui ont vécu les 26 et 27 décembre 1999 en Indre-et-Loire se souviennent de la violence de ce qu’on appelle depuis la « tempête du siècle ».

La tempête des 26 et 27 décembre a provoqué des dégâts sur des pylônes haute et moyenne tension, impactant directement plus de 60 000 logements le 26 décembre en Indre-et-Loire.
© (Archives photographiques NR)

En moins de 48 heures, deux dépressions d’une violence exceptionnelle « du type bombe météorologique », selon une expression alors utilisée par les experts, s’abattent sur la France, provoquant dans leur sillage la mort de 92 personnes et des dégâts matériels et des ressources naturelles considérables.

Le 26 décembre, de 1 heure du matin jusqu’à l’après-midi, des rafales de vent atteignant 130 km/h ont soufflé sur la Touraine, d’ouest en est.

28 000 demandes d’indemnisation en Touraine

Forêts de feuillus et de conifères décimées, arbres centenaires arrachés dans les parcs, toits de maisons et hangars agricoles emportés par le vent, serres maraîchères pulvérisées, lignes électriques coupées, véhicules écrasés par des arbres ou des murs : au total, la facture globale s’élève à 300 millions de francs. à l’époque, soit 45 millions d’euros aujourd’hui.

Une commission d’indemnisation mise en place à la préfecture a été sollicitée dans les semaines suivantes pour répondre aux 28 000 demandes d’indemnisation formulées. Pour les Tourangais, l’estimation moyenne des pertes était alors estimée entre 10 000 et 12 000 francs. Les assureurs ont été débordés au cours des mois suivants.

La forêt a subi d’énormes dégâts, sans précédent : au total, 200 000 m3 de bois ont été détruits. Il a fallu plusieurs années pour enlever le bois couché.
© (Archives photographiques NR)

L’armée sera réquisitionnée pour venir en aide aux sinistrés. Notamment via le prêt de groupes électrogènes, mais aussi en aidant les éleveurs, en participant à la coupe d’arbres ou en équipant la salle des fêtes de Saint-Pierre-des-Corps de 250 lits de camp pour épaves de train.

Les salariés d’EDF ont été mis à rude épreuve. Le 26 décembre, à 14 heures, 61 000 foyers étaient privés d’électricité. Mais au total, avec la deuxième tempête du 27 qui a touché le sud du département, 120 000 logements ont été impactés. Pendant quatre jours, 280 agents d’EDF sont restés sur place pour rétablir le courant. Les travaux de réparation dureront jusqu’en mai 2000.

L’armée a dû être appelée pour réparer les dégâts dans les forêts ou rétablir l’électricité.
© (Archives photographiques NR)

En France, cette catastrophe naturelle a été responsable de la mort de 92 personnes. Heureusement, aucune victime n’a été signalée en Indre-et-Loire, hormis le passager d’un TGV contraint de s’arrêter en gare de Saint-Pierre-des-Corps, un homme de 86 ans, retrouvé mort le lendemain matin en contrebas de la voie ferrée. .

Cette tempête a contribué à accélérer le processus de modernisation des systèmes de prévision de Météo-France, avec la mise en place des systèmes de vigilance connus aujourd’hui.

Cette carte de vigilance météorologique de Météo-France fait depuis partie du quotidien des Français. Il a même été agrandi après la canicule de 2003, mais aussi en prévision des risques de fortes pluies et d’inondations, avec le réseau Vigicrues.

Des dégâts considérables

> 200 000 m3 bois au sol. Les rafales de vent ont fait des ravages dans les forêts et les parcs du département. Au domaine Richelieu, 500 arbres ont été abattus, dont 70 cèdres centenaires. Dans la forêt de Chinon, les 20 000 m3 de bois à défricher représentait la récolte d’un an. De nombreux grands arbres se trouvent également à Castelrenaudais, à Bléré, dans la région d’Amboise, notamment à Lussault-sur-Loire, Mosnes, et à Pocé-sur-Cisse, sur la propriété d’un certain Mick Jagger ! Au total, on déplorera la perte de 200 000 m3 de bois d’arbre. Ou une récolte annuelle en Touraine.

> Trains perturbés. Au lendemain de Noël, tout le trafic ferroviaire du pays a été perturbé. La ligne TGV Paris-Bordeaux a été directement impactée en raison des lignes électriques coupées par les vents violents.

> 1 500 appels aux pompiers. C’est un autre record enregistré lors du passage « double effet » des tempêtes Lothar et Martin : les pompiers d’Indre-et-Loire ont reçu 1 500 appels en deux jours. Particulièrement pour les toits soufflés. Les couvreurs du département seront sollicités pendant plusieurs mois pour réparer les dégâts.

> Animaux traumatisés. Parmi les victimes collatérales de cette tempête figuraient le bétail, dont des troupeaux entiers furent traumatisés par la colère du ciel. Comme dans cette chèvrerie de Jaulnay où 150 chèvres ne donnaient plus de lait pendant un mois après la tempête.

 
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