Adossé au domaine du Ménez-Meur, dans le Finistère, à proximité des communes de Saint-Rivoal, Commana et Botmeur, au cœur du Parc Naturel Régional d’Armorique (PNRA), se trouve le hameau de Saint-Cadou. Un hameau de 200 âmes pas comme les autres, un « village dans le village », car situé sur la commune de Sizun, au nord des Monts d’Arrée, dans un centre Bretagne boisé et surtout très agricole. Et qui se différencie aussi par le dynamisme de sa population. Alors que, ces dernières années, de nombreuses communautés rurales sont en déclin, vieillissent et se dépeuplent, Saint-Cadou a réussi à renforcer un dynamisme déjà existant. A tel point que de nombreux agriculteurs et ouvriers locaux s’y sont installés, souvent des jeunes et des jeunes couples. avec des enfants.
Ce territoire d’exploitations certifiées bio – au moins dix sur la douzaine dont le siège social est situé dans le village –, qui vend principalement en circuits courts ou dans un secteur triangulaire entre Morlaix, Brest et Le Faou, vient de mettre en place un collectif de projet. réserve foncière, réunissant citoyens et agriculteurs, pour pérenniser ses activités et son mode de vie.
« Ce projet est né de préoccupations et de problématiques communes », explique l’une des porte-parole du projet, Adèle Flageul, productrice de fruits rouges et de confitures bio. « Là où nous sommes, il y a aussi une certaine pression agricole. On s’est rendu compte récemment, lors de la mise en vente d’une ferme, que les gens pouvaient parcourir 60 km de leur ferme d’origine pour venir produire des pommes de terre… Ce qui ne rentre pas dans notre modèle, en fait. Enfin, même ici, à Saint-Cadou, il faut être prêt à réagir vite. »
« Nous ne voulons pas souffrir du modèle qui tente de s’imposer un peu partout »
Pour l’instant, plusieurs dizaines de personnes sont impliquées dans ce nouveau collectif, qui prévoit de déposer début mars 2025 des statuts d’association, puis d’élaborer une structure juridique qui pourrait devenir une SCI. L’idée est de sensibiliser, mais aussi de récolter des fonds et d’être réactif pour protéger des fermes ou des terres qui changeraient prochainement de propriétaire, afin de consolider le modèle vertueux de ce village très actif et solidaire.
« Nous ne voulons pas souffrir du modèle qui tente de s’imposer un peu partout », précise Adèle Flageul. « Il y a beaucoup de petites fermes ici. Et derrière tout cela, il y a aussi beaucoup de pratiques particulières qui façonnent le paysage et la vie des gens – agroforesterie, bocages, très peu de transports… » Et peu de recours aux pesticides et aux produits de santé. synthèse, cela va de soi.
« Bref, la structure serait un bailleur, mais collective », poursuit Adèle Flageul. « Depuis lundi, quatre groupes de travail ont déjà été constitués pour commencer à travailler sérieusement. A terme, nous souhaitons inscrire ces terrains dans des cahiers des charges très précis, et qu’ils conservent à la vie leur vocation agricole, même en cas de changement de locataire ou de type d’activité. »
Déjà soutenu par des structures liées à l’agriculture, au bio et à la formation (Gab29, Siap, Terre de lien et la Confédération paysanne, entre autres), ce projet devrait commencer à se concrétiser au printemps prochain. Les autres structures comme les particuliers souhaitant soutenir ou rejoindre ce projet « exemplaire », être simples sympathisants ou actifs, même loin de Saint-Cadou, sont invités à contacter le collectif par e-mail.