subventions et santé au menu de l’échange entre le sous-préfet de Clermont et les élus du Plateau picard

subventions et santé au menu de l’échange entre le sous-préfet de Clermont et les élus du Plateau picard
subventions et santé au menu de l’échange entre le sous-préfet de Clermont et les élus du Plateau picard

Face à un parterre d’élus inquiets du financement de l’État et de l’avenir de leurs subventions, Noura Kihal-Flégeau a joué l’équilibriste dans un contexte compliqué.

Jeudi 14 novembre 2024, elle était l’invitée surprise du conseil communautaire de la Communauté de communes du Plateau Picard (CCPP). Noura Kihal-Flégeau, la sous-préfète de Clermont, a souhaité rencontrer les élus du territoire lors de cette réunion et a tenté de les rassurer dans un contexte difficile et incertain pour les collectivités.

” Cela ne vous aura pas échappé, le comité des élus ne s’est pas encore réuni et le nouveau préfet, Jean-Marie Caillaud, arrive le 25 novembre donc il est encore tôt pour savoir s’il tiendra la date initiale de la commission. Je ne peux pas se manifester avant cette consultation »a annoncé le représentant de l’Etat avant de rappeler quelques chiffres : en 2024, entre la Bourse d’équipement des territoires ruraux (DETR) et le Fonds vert, près de 870 000 € ont été versés aux communes du Plateau picard pour soutenir leurs projets.

«Je pense que c’est un effort important pour une communauté de communes de 30 000 habitants. Je pense vous l’avoir annoncé assez clairement, notre priorité c’est l’équilibre, donc quand je regarde les demandes de subventions, je donne plus à une commune qui n’a plus rien depuis 3 ans qu’à une autre. pour être le plus juste possible. Ensuite, j’essaie de donner la priorité à l’éducation, aux bâtiments publics ou encore à la transition écologique.

Un petit discours qui n’a pas rassuré les élus, loin de là. « Nous avons un problème DETR. Nous avons déposé un dossier il y a deux ans et demi en vidéoprotection et nous n’avons pas eu de réponse et entre -, il y a eu une augmentation. N’était-il pas plus simple de nous dire que notre dossier n’était pas suffisant pour obtenir la subvention plutôt que de nous faire attendre car il gêne le fonctionnement des petites communes »a souligné Xavier Matte, maire de Sains-Morainvillers.

« Je prends rarement ces dossiers car je privilégie la rénovation des bâtiments et des voiries pour l’accessibilité et la sécurité. Parfois à la fin du cours, j’abandonne un peu, mais c’est rare »a répondu Noura Kihal-Flégeau.

Plus de subventions pour les églises

Dans la continuité de son explication sur la vidéoprotection, Noura Kihal-Flégeau a également annoncé qu’elle “je n’ai pas fait d’églises non plus”. Une décision qui a surpris. “J’ai fait une demande pour la nôtre, qui est très belle mais souvent utilisée pour les morts, malheureusement, commente Michaël Negi, maire de Lieuvillers. J’ai demandé 250 000 € de subventions, que dois-je faire si l’État ne me suit pas ?. « Il faudra trouver d’autres moyens de financement, peut-être auprès de la Direction régionale des affaires culturelles »» a alors suggéré le représentant de l’État.

La ville de Bulles connaît une situation similaire avec des travaux d’un montant d’un million d’euros. « Nous sommes engagés dans la restauration des vitraux et des baies. Il reste deux phases de travail et nous ne savons pas quoi faire avec les enveloppes de subventions qui diminuent. Personne ne peut me trouver une solution. En tant que communauté, nous avons néanmoins l’obligation d’être fermés et couverts »a lancé Christelle Vermeulen, 1e adjoint au maire. « Pour les églises, je n’ai pas de solution. J’ai trop peu d’argent dans l’enveloppe pour les financer”a conclu le sous-préfet.

Comme l’évoque Xavier Deneufbourg, maire de Montiers, la solution peut être trouvée auprès des mécènes et financiers privés comme pour l’église de son village, sélectionnée cette année par la Fondation du Patrimoine pour recevoir un chèque de 50 000 €.

Parmi les autres projets structurants du quartier, la rénovation de l’ancien Lidl qui doit devenir une salle de spectacle et de divertissement. Un projet pour lequel la collectivité attend 940 000 €. « Si vous vous souvenez de nous »a déclaré Olivier de Beule, président du CCPP, ajoutant qu’il était très inquiet pour les comptes publics de l’Etat et pour la DETR. Une inquiétude partagée par Jean-Louis Hennon, maire de Courcelles-Epayelles.

« Si les enveloppes diminuent, nous avons besoin d’orientation car si nous sommes informés des priorités de l’État, nous pouvons avancer comme communes. Ce serait donc bien, d’ici le début de l’année, d’avoir ces orientations et de savoir où on va puis de réfléchir à notre budget.

En guise de promesse face aux difficultés que rencontrent les élus, Noura Kihal-Flégeau a indiqué que la DETR ne bougerait pas. “Mais je ne peux pas pour autant faire de miracle et réaliser deux grands projets structurants dans un quartier comme Clermont.»

Les ZRR attirent et agacent

L’occasion également pour l’élu de prendre la parole et d’évoquer un autre point noir du territoire : la désertification médicale. Si un nouveau dentiste vient de commencer à travailler au centre de santé à raison de 3,5 jours par semaine, l’inquiétude persiste. « J’ai rencontré un certain nombre de professionnels en pleine réflexion. Ils réfléchissent à déplacer leur activité vers une zone de revitalisation rurale (ZRR). Sur le territoire, nous avons déjà peu de médecins et ceux qui restent cherchent à aller ailleurs »alerte l’élu, maire de Gannes.

Dans notre collimateur, la communauté de communes voisine de l’Oise Picarde qui est en ZRR, ce qui fait que les professionnels de santé ne paient pas d’impôts pendant les 5 ans qui suivent leur installation. “Je pense qu’il faudrait exclure les médecins de ce système ZRR car c’est une profession qui est capable de payer un peu d’impôt.” Dans le même -, Olivier de Beule annonce également une autre conséquence de ce problème de désertification médicale : « À Saint-Just-en-Chaussée, deux des trois pharmacies ont des projets de licenciements. Quatre personnes pourraient perdre leur emploi. continue l’élu.

Un problème auquel le sous-préfet n’a pas pu répondre dans l’immédiat.

Émeline Bertel

 
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