Pour le troisième jour consécutif, les taxis de Haute-Loire, réunis sous la bannière du syndicat des artisans taxis de Haute-Loire (SAT 43), sont mobilisés ce mercredi 4 décembre au Puy-en-Velay. Lundi et mardi déjà, une cinquantaine de taxis du département ont convergé à 3 heures du matin vers Lyon pour une opération spectaculaire de blocage de la ville pendant 48 heures.
Mercredi matin, ils ont démarré à 6 heures du matin devant les locaux de la CPAM, la caisse primaire d’assurance maladie, bloquant l’avenue André Soulier au Puy avec une quarantaine de taxis. Une première délégation a été reçue par le syndicat au sein de la CPAM vers 9h30. Ce choix de la CPAM, mercredi matin, était pour eux hautement symbolique, car la “Secu” envisage de baisser le prix au kilomètre pour le transport de malades effectué par taxis.
« Il faut bien voir que le « titre de transport » (nom usuel de la prescription médicale de transport, NDLR), est délivré par le médecin. Nous en dépendons. Avec l’évolution de la médecine et des pratiques hospitalières, on a beaucoup plus de patients et d’opérations en ambulatoire, c’est-à-dire en journée, pour éviter une hospitalisation sur plusieurs jours. Cela a permis de réduire les frais d’hospitalisation pour la Sécurité sociale», rappelle Lionel Giraud, vice-président. du syndicat des artisans taxis de Haute-Loire.
“Cela va tuer les taxis”
« À chaque fois, c’est un titre de transport, ce qui a permis d’augmenter notre activité. Et aujourd’hui, on nous dit : « vous avez trop travaillé ! « On marche sur la tête ! Tout a augmenté pour nous aussi : les salaires, le carburant, les charges… Ce qui est prévu, c’est une baisse de 30 à 50 % du prix remboursé au km pour la période 2025 à 2029… » constate celui qui est également co-gérant de Sainte- Sigolène Assistance. Un déclin qui inquiète aujourd’hui sérieusement les taxis quant à la pérennité de leurs activités. « Les transports sanitaires représentent aujourd’hui, au total, 3 % du budget de la Sécurité sociale ! Et ils veulent nous dire que le déficit, c’est à cause de nous», dénonce le président du syndicat Eric Tavernier. « Dans un département rural comme la Haute-Loire, cela va tuer les taxis et accroître encore la désertification médicale » craignent les taxis altiligariens.
Après la CPAM, les taxis de Haute-Loire ont prévu de se rendre mardi en convoi et à vitesse réduite, vers la préfecture du Puy-en-Velay, puis vers l’hôpital Émile-Roux où ils doivent être reçus par le directeur du centre hospitalier.