C’est en octobre 2023 que l’actrice belge Emilie Dequenne annonce publiquement son cancer. L’adrénocorticalome : une maladie rare qui touche les glandes surrénales. Malgré une rémission de quelques mois qui avait redonné confiance en l’avenir, elle témoigne de sa récidive. « Il y a une partie de mon cancer qui y répond et une autre qui n’y répond pas, voyez laquelle progresse. La partie qui progresse est plus grande que la partie qui diminue. Je repars pour la chimio que j’ai subie il y a un peu plus d’un an”, a-t-elle déclaré dimanche 1er décembre lors de l’émission Sept à Huit diffusée sur TF1.
L’adrénocorticalome est une tumeur très rarequi touche environ 1 à 2 personnes par an par million d’habitants en France. Cela se produit le plus souvent chez les adultes entre 40 et 50 ans avec une prédominance observée dans la femmesans en connaître la raison. Dans environ 5 % des cas, la maladie est d’origine génétique. « Pour les 95 % restants, la cause reste souvent non identifiée », explique au média Le Figaro Santé le Dr Éric Baudin, responsable de la commission des tumeurs endocriniennes à l’Institut Gustave Roussy.
Surproduction d’hormones
Ce cancer touche les glandes surrénales, situées au-dessus des reins. Chaque glande est constituée de deux parties, une interne et une externe dont le rôle est de produire des hormones essentielles au métabolisme des glucides, des lipides et des protéines, d’adapter l’organisme aux situations de stress et de permettre le développement des caractéristiques sexuelles. “Le carcinome corticosurrénalien est un sous-type de cancer des surrénales qui affecte plus précisément la partie externe de la glande surrénale, et le cortex surrénalien. Elle est responsable d’une sécrétion excessive de cortisol, appelée hormone du stress », explique le spécialiste.
Cette sécrétion excessive donnera lieu à manifestations cliniques telles qu’une prise de poids importanteune tendance à l’hypertension, au diabète, une baisse du potassium, une peau plus fragile ainsi que œdème. D’autres symptômes tels que augmentation de la croissance des cheveux peut également se produire. Elle est liée à la sécrétion excessive d’androgènes, une hormone sexuelle produite par les glandes surrénales.
Le diagnostic
Dans ce cas, un bilan hormonal, un scanner et une biopsie sont réalisés et permettent de confirmer le diagnostic.
Le traitement consiste ensuite à retirer chirurgicalement la lésion. Deuxièmement, les médecins peuvent décider d’initier un traitement avec chimiothérapie et radiothérapie dans un centre spécialisé en cancérologie en raison de la rareté de la maladie. “je vais encore perdre mes cheveux…et puis l’idée de me retrouver toutes les trois semaines pendant cinq jours à l’hôpital…” ajoute l’actrice de 43 ans. Et de préciser : « On ne parle que de rémission. Nous ne parlerons jamais de guérison», déplore-t-elle.
Le réseau COMETE Cancer
Ce réseau, né en 2009, est composé de 10 centres experts régionaux et 19 centres associés. Il traite les cancers de la glande surrénale, notamment les carcinomes corticosurrénaliens.
Ils sont distribués dans toute la France et ont pour objectif d’améliorer la prise en charge de ces cancers et de développer des pistes de recherche. Des études ont mis en évidence le rôle d’un gène chez deux tiers des patients. «Il s’agit de Mutations du gène TP53 et une altération de la voie Wnt/β-caténine, qui favorise la prolifération cellulaire, mais leur rôle reste mal compris et nous ne disposons malheureusement d’aucun traitement contre ces altérations spécifiques », explique le Dr Éric Baudin au Figaro Santé.
L’organisation de ce réseau de soins permet notamment de proposer un parcours de soins personnalisé dans le but d’améliorer les soins par des décisions collégiales et multidisciplinaires.