Blocages, opérations escargots… pourquoi les taxis manifestent partout en

Blocages, opérations escargots… pourquoi les taxis manifestent partout en
Blocages, opérations escargots… pourquoi les taxis manifestent partout en France

Des centaines de chauffeurs de taxi « en colère » ont perturbé la circulation lundi autour de Lyon (Rhône), où le mouvement se poursuivait mardi, et dans le Sud, pour protester contre un accord en cours de négociation avec l’Assurance maladie pour le transport des patients assis, incluant une baisse des tarifs. pour le transport des patients et une obligation d’utiliser des « taxis partagés ».

Le mouvement avait commencé avant l’aube. Feux de détresse allumés, quelque 150 véhicules se sont garés sur un échangeur à l’ouest de Lyon, sans bloquer complètement la circulation, comme sur d’autres sites d’action. « Taxis en colère », « taxi médicalisé en danger », pouvait-on lire sur certains.

Réductions tarifaires imposées

Parmi eux, Nicolas Galliot, 43 ans, originaire de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). A la tête d’une entreprise de taxi, le transport sanitaire représente 60 à 70 % de son chiffre d’affaires. « Mais pour les taxis de campagne, cela peut monter jusqu’à 100 % », précise-t-il.

Si cet accord est adopté, ce sera « au détriment de mes salariés, de la valeur de nos licences, mais surtout des patients », dit-il. Mais en quoi consiste cet accord, qui pourrait être signé en décembre ?

Afin de réaliser 300 millions d’euros d’économies sur ce transport sanitaire, le gouvernement Barnier, menacé de censure, souhaite obliger les taxis et transporteurs sanitaires à négocier des mesures avec l’Assurance maladie, sous peine de baisses de tarifs imposées.

Par ailleurs, un décret d’exécution du budget de la Sécurité sociale pour 2024 prévoit qu’un patient ne peut plus refuser, sauf exceptions, un transport sanitaire partagé, sous peine de devoir avancer les frais et d’être remboursé uniquement sur la base du transport collectif. Les patients doivent également être soignés en moins de 45 minutes, et par zone géographique avec une limite de kilomètres de détour par patient.

En 2023, plus de 40 000 taxis ont été agréés pour transporter des personnes malades souffrant de pathologies allant du cancer aux maladies psychiatriques, selon l’Assurance maladie, soit près des trois quarts des taxis en . Avec un certain coût : « Les dépenses de transports sanitaires augmentent à nouveau à un rythme très élevé (+ 8,2 % en 2022) », rapportait notamment la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) dans une étude publiée en novembre dernier.

« Détérioration du service »

Pour le gouvernement, cette mesure votée par le Parlement à l’automne 2023 vise à améliorer l’offre de transport et à réduire les coûts ainsi que l’empreinte environnementale. Les syndicats assurent, de leur côté, que cette loi ne fera que renforcer les difficultés rencontrées par les chauffeurs de taxi qui souffrent déjà de la concurrence des VTC.

“Non seulement on va attendre très longtemps pour remplir la voiture, on va faire des tournées interminables, mais on va aussi détériorer le service que nous avons mis en place depuis des années auprès des patients”, selon Abdel Grine, président de la Fédération des Taxis Indépendants du Rhône (FTI69).

Des perturbations ont également eu lieu en Provence-Alpes-Côte d’Azur, comme aux entrées de Toulon ou au péage de Lançon-de-Provence, l’un des plus importants de l’A7 où quelque 800 taxis de Marseille et de la région ont bloqué les canaux de paiement. jusqu’à environ 19 heures, selon l’opérateur Vinci. En revanche, environ 150 taxis ont bloqué toutes les voies sauf une au péage de Bandol (Var) “qui restera occupé toute la nuit et jusqu’à mardi après-midi”, selon la préfecture du Var.

Des manifestations avaient déjà eu lieu en début d’année en France, notamment en Île-de-France et à Paris.

 
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