Quelque 350 personnes ont défilé dans les rues de Sarcelles ce dimanche 1er décembre, pour une marche à la mémoire d’Ali et pour réclamer la fin des violences.
“Ensemble contre les violences”, quelque 350 personnes – dont de nombreux adolescents – ont participé ce dimanche 1er décembre à Sarcelles (Val-d’Oise) à une marche à la mémoire d’Ali, 17 ans, tué le 12 novembre par un garçon de la même commune. et du même âge, emprisonné depuis.
Derrière la banderole « la violence n’a pas sa place dans nos rues ni dans nos cœurs », la mère d’Ali est restée silencieuse, vêtue d’un t-shirt portant le prénom de son fils et le dessin d’une colombe. Une tante de l’adolescent a pris la parole pour remercier la police et la municipalité – dont le maire socialiste, Patrick Haddad, présent aux côtés d’autres élus. Elle a conclu la manifestation avec le slogan du rassemblement : « agissons ensemble contre la violence ».
“Ce sont nos petits frères qui s’entretuent”
“Ce sont nos petits frères qui s’entretuent, ce sont nos mères qui pleurent”, a déclaré une figure de la lutte contre les rixes meurtrières dans le Val-d’Oise, Adama Camara, qui a lui-même perdu son fils en 2011. son vieux frère, poignardé, et a purgé une peine de prison après avoir tenté de le venger.
“Votre vie compte, les petits frères, vengeance, oubliez ça”, a-t-il lancé aux adolescents présents, ajoutant : “Vous pouvez dire ‘on est des gentils, il y a 1 à 0, on va se venger’ mais vous allez Si vous le faites, vous irez en prison, tout le monde vous oubliera.
Sous la garde de policiers, le cortège a ensuite quitté le parking où Ali est décédé – « d’un coup de couteau au cœur » selon ses proches -, dans l’après-midi et devant témoins devant un centre commercial de Sarcelles, vers à vingt kilomètres au nord de Paris.
« Des combats qui durent depuis 20 ou 30 ans »
Un adolescent de 17 ans originaire d’un autre quartier, soupçonné d’avoir procédé aux coups de couteau, a été interpellé le 16 novembre par les enquêteurs du service interministériel de police judiciaire du Val-d’Oise, selon une Source proche de l’enquête. Une quinzaine de policiers ont été mobilisés pour ces investigations, sur la piste de rivalités entre jeunes de différents quartiers.
Le 13 novembre, lors d’un meeting à la mémoire d’Ali, Assa Traoré, connue comme militante « contre les violences policières » depuis la mort de son frère Adama en 2016, s’est également exprimée en ancienne éducatrice à Sarcelles, appelant à déconstruire le fait qu’elle est devenu « normal qu’un enfant tue un autre enfant ».
“Nous sommes dans des bagarres qui durent depuis 20 ou 30 ans”, a souligné Assa Traoré, demandant aux jeunes présents d’arrêter le mécanisme “tu as tué mon frère, mon ami, alors recommençons”.