un uppercut dans le palpitant

un uppercut dans le palpitant
un uppercut dans le palpitant

Allez, poussin (notre seul point commun rhétorique avec Manu 1er le disruptif…), n’ayons pas peur de notre propre grandiloquence : oui, sans aucune ambiguïté, « Arianne, un pas avant la chute » est un petit travail de leader dans le néanmoins époustouflant famille de « rocking theatre », un uppercut au palpitant, un joyau incandescent qui force le respect. Le 29 juin, à la fin de la première représentation, le public du Théâtre de l’Oulle était debout, abasourdi, incrédule. Il faut dire que Thomas Gendronneau ne l’a pas ménagé pendant une heure et demie. On savait depuis « Glenn » (il jouait Glenn Gould) que ce dernier avançait comme acteur en apesanteur (en fait « Moliérisé » pour ce rôle). On sait désormais qu’il est aussi un dramaturge puissant, un compositeur talentueux et un metteur en scène dans la lignée de Julien Gosselin. Petite pause au moment « T ». Vous avez parfaitement le droit de penser que l’auteur de cet article en fait trop avec les superlatifs bling bling. Sachez que ce n’est pas le cas au niveau des sentiments, et qu’au contraire, ledit chroniqueur a les pieds sur les freins dans ce dossier.

« Arianne », c’est donc l’histoire d’un lapsus. Celle d’une rock star, comète solitaire et chanteuse de paradoxes. Une icône (depuis dix ans), en chute libre dans la drogue, l’alcool, et ses tourments du tournant. Elle s’apprête, avec ses quatre camarades, à monter sur scène pour le dernier concert de leur tournée. Et là, c’est le drame. Mathilde-Edith Mennetrier campe cette Amy qui brûle de l’intérieur, cette Janis qui ferait jaunir tout manager qui se respecte. Et même si on nous accuse d’être une « abuseuse impénitente de l’adjectif », on ne peut que sacraliser la prestation de cette comédienne-chanteuse qui nous rappelle beaucoup une cousine blonde d’Izïa. Mademoiselle Mennetrier porte la pièce sur ses frêles épaules avec un enthousiasme étonnant, et nous transperce l’âme par son jeu tout en nuances. Une grande comédienne prend forme en direct, devant nous, et c’est tellement émouvant. « Arianne un pas avant la chute », on ne l’a pas dit jusqu’à présent, a une originalité névralgique : c’est un concert « live » dans lequel théâtralité et vidéo live interfèrent, avec une grande justesse. Il n’est pas si courant au festival Off de se voir remettre des bouchons d’oreilles avant le début d’une représentation…

On souhaite à cette pièce le même destin que celui de « Denali », également créé à la Factory-Théâtre de l’Oulle, il y a tout juste un an : une pièce tout aussi concoctée par de jeunes artistes virtuoses, dans laquelle la musique et la vidéo étaient centrales. (sans occulter la matrice théâtrale) et qui, à son arrivée, fut nominé quatre fois pour « Molières ». Facebook

« Arianne, un pas avant la chute » à 20h45 jusqu’au 21 juillet à la Factory-Théâtre de l’Oulle (fermé les 2, 9 et 16 juillet). Tarifs 12 € et 22 €. Renseignements 09 74 74 64 90.

Fabien Bonnieux

 
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