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Le taux d’emprunt de la France a brièvement dépassé celui de la Grèce mercredi 27 novembre sur les marchés, une situation inédite qui reflète les craintes des investisseurs sur la situation politique française.
Sur le marché obligataire, où s’échangent les dettes déjà émises, le taux des emprunts à dix ans de la Grèce s’établissait à 3,02% vers 15h15, tout comme son équivalent français. En début de séance, le taux français avait atteint 3,05%, marquant un écart en faveur de la Grèce, minime, mais symbolique plus de dix ans après la crise de la zone euro.
Cela signifie que le marché estime aujourd’hui qu’il y a autant de risques à prêter à la France qu’à la Grèce. « La France a une marge de manœuvre, certes, mais le symbole est là »a commenté Aurélien Buffault, gérant obligataire de Delubac AM interrogé par l’AFP.
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« Ce sont deux trajectoires divergentes des finances publiques : la Grèce rebondit après avoir fait faillite et avoir été placée sous la tutelle du Fonds monétaire international (FMI) »il a continué.
« Une dérive qui dure depuis longtemps »
Mardi, l’écart entre les taux d’emprunt français et allemand a atteint son plus haut niveau depuis 2012.
En revanche, la dégradation des finances publiques françaises « s’est aggravée à cause de la crise du Covid-19, mais en réalité c’est une dérive qui dure depuis longtemps : le pays a perdu son triple A en 2012 et continue depuis de voir sa note dégradée »a détaillé le gérant.
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Vendredi, la France sera à nouveau mise sur le gril par une agence de notation, S&P Global Ratings, après avoir déjà reçu des avertissements de Moody’s et Fitch en octobre.
La décision de S&P Global Ratings intervient alors que l’exécutif peine à convaincre de la pertinence de son projet de budget pour 2025, qui vise à redresser des finances publiques très dégradées.
« La France a l’une des dettes les mieux gérées au monde »
Le gouvernement envisage d’utiliser l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter sans vote les budgets de la Sécurité sociale et de l’Etat, au risque à chaque fois d’être renversé par une motion de censure de la gauche, que le RN menace de soutenir.
Cependant, « La France a l’une des dettes les mieux gérées au monde et est considérée comme très liquide, ce qui permet de l’acheter et de la vendre très rapidement, un facteur très positif »shade Aurélien Buffault.
« Malgré de nombreux signes avant-coureurs, la France n’est pas au bord du gouffre et reste un pays structurellement plutôt riche »» ajouta le gestionnaire obligataire.
Par Le Nouvel Obs avec AFP