Un propriétaire explique comment il a facilement contourné les règles

Un propriétaire explique comment il a facilement contourné les règles
Un propriétaire explique comment il a facilement contourné les règles

Un propriétaire explique qu’il a pu facilement contourner les règles pour louer plusieurs résidences principales sur Airbnb, car les municipalités n’exigent aucune preuve.

Edgar* loue plusieurs logements dans le même immeuble situé à Montréal sur Airbnb tout au long de l’année. Il peut le faire grâce à trois numéros d’enregistrement de la Corporation de l’industrie touristique du Québec (CITQ) de « résidences principales ». Un est à son nom, un au nom de son conjoint et un au nom d’un « locataire ».

Le couple habite en Outaouais et le « locataire » habite à l’extérieur de la ville. Il prétend utiliser l’un des appartements comme « pied-à-terre » lorsqu’il vient à Montréal.

Edgar a accepté de nous raconter à quel point il était facile de contourner la loi, en échange de l’anonymat.

“Je suis allé [aux bureaux de la Ville] et ils ont fait les certificats à la main sur place pour moi et mon partenaire », dit-il.

Il rapporte qu’aucune preuve de résidence ne lui a été demandée.

Edgar admet qu’il ne louerait jamais sa résidence principale sur Airbnb avec ses affaires à l’intérieur. « Mon partenaire ne le voudrait pas », dit-il.

  • Écoutez les explications du journaliste Dominique Cambron-Goulet via VIEUX :
Renouvellement express

Selon Edgar, le ministère du Tourisme n’est pas plus méticuleux. Seules les photos de l’annonce et une preuve d’assurance sont requises lorsque vous êtes propriétaire de l’immeuble.

Il assure qu’il n’a pas eu à fournir d’autre preuve d’adresse que le certificat de la Ville pour obtenir son numéro CITQ.

Pire encore, au moment du renouvellement, il a pu payer deux licences avec la même carte de crédit.

« Pour mon partenaire, c’était un problème, alors j’ai sorti ma propre carte de crédit. Je m’attendais à recevoir quelque chose par courrier, mais le lendemain, par courrier électronique, j’ai reçu la confirmation de renouvellement », dit-il.

Il n’a jamais été inquiété par les autorités ni verbalisé, même s’il loue le logement depuis plus d’un an.


TOMA ICZKOVITS

Montréal serre la vis

Le responsable de l’habitation au comité exécutif de la Ville de Montréal, Benoît Dorais, reconnaît que la situation des fausses résidences principales affichées sur Airbnb est problématique.

« Vous ne pouvez pas demander le papier prouvant que vous avez une résidence principale. Cela n’existe pas», explique-t-il.

Constatant que la vérification était déficiente, la Ville de Québec exige depuis avril un avis de cotisation de Revenu Québec ou de l’Agence du revenu du Canada comme preuve d’adresse.

«[Avant]« On s’est fié à la CITQ. Il n’y avait aucune exigence », convient Mélissa Coulombe-Leduc, responsable de l’urbanisme au comité exécutif de la Ville de Québec.

Montréal vient d’emboîter le pas dans certains arrondissements.

« Depuis quelques semaines, on le demande comme barrière à l’entrée. Mais un avis de cotisation n’est plus une preuve de résidence principale de la même façon qu’une facture d’Hydro-Québec ne prouve pas qu’il s’agit de votre résidence principale », admet Benoit Dorais.

Pour renforcer le contrôle, les candidats devront se présenter en personne aux bureaux de district. Ils ne pourront plus procéder par procuration, ajoute l’élu.

D’autres villes, comme Laval et Longueuil, n’exigent pas de document si l’adresse de correspondance du propriétaire pour les taxes foncières est la même que celle de l’immeuble.

*Nom fictif

 
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