Le nouveau procès de Raymond Mis et Gabriel Thiennot, condamnés pour le meurtre d’un garde-chasse en 1946 dans l’Indre avant d’être graciés, aura lieu. La QPC déposée par la fille de la victime a été rejetée.
C’est une victoire pour le comité de soutien Mis et Thiennot. La commission d’instruction de la cour de révision a rejeté, vendredi 28 juin, la question prioritaire de constitutionnalité déposée par la fille de Louis Boistard, garde-chasse retrouvé mort le 31 décembre 1946 dans un étang de Saint-Michel-en-Brenne, dans l’Indre.
Notre dossier sur l’affaire Mis et Thiennot
La QPC a visé la loi de 2021 qui annule les aveux obtenus sous la torture. La QPC ne sera pas transmise au Conseil constitutionnel. Une décision saluée par le comité de soutien de Mis et Thiennot, confirmant une information de La Nouvelle République et France 3.
Un procès d’ici fin 2024
Le nouveau procès de Raymond Mis et Gabriel Thiennot, autorisé par la commission de révision de la Cour de cassation de Paris en octobre 2023, aura bien lieu. Mis et Thiennot avaient été condamnés en 1950 à quinze ans de travaux forcés pour le meurtre de Louis Boistard. Les deux jeunes chasseurs, âgés de 20 et 21 ans au moment des faits, avaient avoué le meurtre début 1947 avant de se rétracter, affirmant avoir été battus lors de leur très longue garde à vue.
C’est historique : l’affaire Mis et Thiennot aura droit à un procès en révision
C’est grâce à un amendement à la loi pour “la confiance dans l’institution judiciaire”, voté en 2021, permettant d’annuler des aveux recueillis “à la suite de violences exercées par les enquêteurs” que cette révision a pu se concrétiser. “La justice a estimé que cet article ne devait pas faire l’objet d’un nouvel examen d’un point de vue constitutionnel”, indique le comité de soutien sur sa page Facebook.
Gabriel Thiennot est décédé en 2003, Raymond Mis en 2009. C’est donc un procès en révision posthume qui aura lieu, probablement d’ici fin 2024.
Marion Bérard
