Deux propriétaires condamnés pour avoir perçu des loyers malgré un avis de danger – .

Deux propriétaires condamnés pour avoir perçu des loyers malgré un avis de danger – .
Deux propriétaires condamnés pour avoir perçu des loyers malgré un avis de danger – .

L’immeuble, une ancienne résidence étudiante, souffre de nombreuses fuites d’eau et possède des branchements électriques dangereux.

Deux propriétaires du « Gyptis », une copropriété très vétuste du 3e arrondissement de Marseille décrite comme un « bidonville vertical », ont été condamnés lundi par le tribunal correctionnel pour avoir perçu des loyers malgré un arrêté de péril qui touchait l’immeuble.

L’un a été condamné à trois mois d’emprisonnement avec sursis et 8.000 euros d’amende, l’autre à 120 jours d’amende de 80 euros. Les deux prévenus ont également été condamnés à rembourser à leurs locataires les loyers indûment perçus, soit environ 2.000 euros par mois de mars à octobre 2022, ainsi que 1.200 euros chacun en réparation de leur préjudice moral.

Les défendeurs avaient été informés de l’ordonnance par le syndic

Le tribunal a estimé que ces deux propriétaires ne pouvaient ignorer l’arrêté de mise en sécurité émis le 22 février 2022 par le maire de Marseille sur les parties communes de cette ancienne résidence étudiante de 259 studios, en proie à des fuites d’eau, à des branchements électriques dangereux et où des trafiquants avaient installé un point de vente de drogue.

Cette ordonnance empêchait la perception des loyers de March, dont les défendeurs avaient été informés par le syndic, a jugé le tribunal. Au cours de l’enquête policière, plusieurs autres propriétaires ont admis avoir eu connaissance de l’ordonnance et de l’interdiction de percevoir les loyers, qui était également affichée sur l’immeuble.

Considérant qu’il lui appartenait de maintenir les liens avec le syndic, les juges ont écarté l’argument de l’un des prévenus affirmant se trouver en Algérie et ne pas consulter ses mails. Le second, vivant au Maroc, s’était retranché derrière le mandat de gestion confié à un agent immobilier, mais là encore le tribunal n’a pas retenu l’argument.

68 interventions des marins-pompiers, 16 incendies déclenchés

Déplorant que ces deux propriétaires n’aient “pas été conscients de leur obligation de fournir un logement décent”, le tribunal a pointé “une démarche exclusivement financière”. Les studios avaient été achetés 30.000 euros chacun.

Les prévenus se sont également vu interdire d’acquérir des biens immobiliers à usage d’habitation ou commercial, ainsi que d’exercer définitivement l’activité professionnelle de location de logements.

Ayant fait l’objet d’un arrêté d’insalubrité en juillet 2022, le « Gyptis » a été totalement évacué en mars 2023 en raison de la dangerosité des lieux. Lors de l’audience du 3 juin, le président du tribunal a évoqué 68 interventions des pompiers sur une courte période, dont seize pour des incendies.

 
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