En Haute-Vienne, les Ehpad s’enfoncent un peu plus dans le rouge.

En Haute-Vienne, les Ehpad s’enfoncent un peu plus dans le rouge.
En Haute-Vienne, les Ehpad s’enfoncent un peu plus dans le rouge.

Les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), principalement des structures publiques de Haute-Vienne, accusent un déficit de 4 millions d’euros. Une situation catastrophique que l’on retrouve dans tous les départements français. Sans solution rapide, c’est toute la structure déjà fragile de prise en charge collective des personnes âgées qui risque de s’effondrer.

Quatre millions d’euros de déficit cumulé : c’est le triste bilan des Ehpad de Haute-Vienne pour l’année 2023. Les chiffres pour 2024 ne sont pas encore connus, mais le conseil départemental tire déjà la sonnette d’alarme : un établissement de la Haut-Vienne en panne sur trois connaissent actuellement des difficultés de trésorerie. Un sur trois, également, aurait différé le paiement d’une partie de ses charges pour désengorger ses comptes, renonçant à investir mais aussi à recruter.

Une constante nationale

Cette situation alarmante n’est ni nouvelle ni spécifique à la Haute-Vienne, mais elle s’est aggravée ces derniers mois. Selon une enquête nationale de la Fédération hospitalière de France réalisée en février dernier, près de 85 % des Ehpad publics sont en déficit malgré les crédits alloués par l’État. Un trou qui ne cesse de s’agrandir jusqu’à devenir un gouffre. De 2022 à 2023, le déficit par place est passé de 3 226 € à 3 850 €.

39 établissements publics sur 41

La Haute-Vienne est d’autant plus concernée que 39 des 41 Ehpad du département sont des établissements publics. Leurs difficultés financières proviennent essentiellement de l’inflation qui, depuis deux ans, a considérablement augmenté les coûts de fonctionnement.

“Nourriture, matériel, énergie, salaires… Tout coûte plus cher”, explique le directeur d’un établissement de Haute-Vienne accueillant plus d’une centaine de résidents, et qui souhaite garder l’anonymat. « Nous sommes dépendants d’éventuelles compensations de l’État, c’est-à-dire de rien ou presque. Ici, en Haute-Vienne, si les Ehpad veulent des revenus, ils n’ont quasiment qu’une seule option : augmenter les prix. Ce que nous ne pouvons pas faire indéfiniment… »

« La situation est catastrophique », a déclaré Jean-Claude Leblois, président du conseil départemental de la Haute-Vienne, lors de la dernière séance plénière. « Les experts de la concertation sur le grand âge estiment les besoins du secteur à 10 milliards d’euros, mais pour l’instant, il n’y a eu que des miettes. »

Un vœu pieux ?

Le 20 juin, les élus du conseil départemental ont voté à la majorité un vœu consacré à la situation budgétaire inédite des Ehpad. Ce document de deux pages expose la situation et appelle notamment à « une réforme de grande ampleur alors que le modèle économique des Ehpad semble s’essouffler ». Un vœu pieux, du moins à court terme, compte tenu du contexte politique national. Mais quel que soit le prochain Gouvernement, il devra probablement s’atteler à la tâche au plus vite, sans quoi toute la structure déjà fragile de la prise en charge collective des personnes âgées risque de s’effondrer.

(*) Hors aides sociales, pour une chambre individuelle, les tarifs en vigueur en Haute-Vienne s’échelonnent de 1 910 €/mois pour l’Ehpad le moins cher (Haut-Limousin) à 3 788 € pour le plus cher (Ehpad privé Saint-Martial) – source : préfecture de la Haute-Vienne.

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Florence Clavaud-Parant

 
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