Montréal, champ de bataille des élections législatives françaises – .

Montréal, champ de bataille des élections législatives françaises – .
Montréal, champ de bataille des élections législatives françaises – .

Depuis 2012, les Français résidant à l’étranger peuvent élire leurs propres membres de l’Assemblée nationale française. Dans le contexte d’élections législatives très disputées, le vote de la diaspora française à Montréal est donc sollicité de toutes parts.

Une petite fièvre électorale s’est emparée de l’importante communauté française de Montréal depuis le début du mois de juin. L’engouement suscité par les élections législatives convoquées par le président Emmanuel Macron le 9 juin ne faiblit pas, même à plus de 5 000 kilomètres des côtes françaises.

Le hasard a voulu que les deux principaux candidats de la première circonscription électorale des Français de l’étranger, qui regroupe les Français établis au Canada et aux États-Unis, tenaient simultanément des assemblées électorales à deux pas l’une de l’autre, le soir du 27 juin.

Le député sortant et membre de la majorité présidentielle, Roland Lescure, a tenu un rassemblement public à l’Union française de Montréal, sur l’avenue Viger, devant une quarantaine de partisans de tous âges. “Mon objectif est de rassembler les Républicains, du centre droit au centre gauche, pour contrer le danger majeur que fait peser l’extrême droite en France”, a-t-il déclaré à l’AFP. Devoir.

Même si les alliés du président Macron ne disposent pas de majorité absolue à l’Assemblée nationale, cela n’effraie pas le député sortant, qui se considère comme « un de ceux qui peuvent parler à beaucoup de monde en France, à gauche comme à l’opposition ». droite. Il veut simplifier la vie des Français de l’étranger, notamment en facilitant le renouvellement des passeports et en mettant en place le vote électronique.

Au même moment, son adversaire du Nouveau Front populaire (alliance électorale de la gauche), Oussama Laraichi, s’adresse à une cinquantaine de partisans dans un amphithéâtre du pavillon Hubert-Aquin de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Il s’est dit préoccupé “de voir l’extrême droite aux portes du pouvoir”, avant d’appeler les électeurs à soutenir le Nouveau Front populaire, qu’il considère comme “la seule alternative à l’extrême droite”.

Il a insisté sur le programme de l’alliance de gauche, qui veut résoudre « l’état d’urgence sociale » en France en augmentant le salaire minimum à 1 600 euros (2 344 dollars canadiens) net par mois et en gelant les prix des produits. premier besoin. Il a également promis de « réparer le réseau consulaire français » en embauchant davantage de fonctionnaires, pour réduire les délais de service.

Le vote de quelque 1 600 000 Français établis hors de France s’annonce très convoité dans ces élections très disputées. Depuis les élections législatives de 2012, ces expatriés sont représentés par 11 des 577 députés de l’Assemblée nationale française. La France est l’un des rares pays, avec l’Italie, à accorder une représentation parlementaire à ses citoyens expatriés.

Montréal fait partie du 1concernant circonscription électorale des Français de l’étranger. Elle compte 259 000 électeurs inscrits, ce qui en fait la plus peuplée des 11 réservées à la diaspora. Avec 65 500 électeurs potentiels, la communauté française de Montréal a donc un poids électoral et démographique important.

Habituellement, la diaspora française se mobilise très peu pour les élections législatives. Depuis 2012, le taux de participation des expatriés à ces élections tourne autour de 25 %, contre une moyenne nationale d’environ 50 %. Néanmoins, « la mobilisation promet d’être beaucoup plus forte cette année », selon Jean-Pierre Beaud, professeur au Département de science politique de l’UQAM. « L’enjeu est énorme : personne ne s’attendait à une dissolution de l’Assemblée nationale, ni à un score aussi élevé du Rassemblement national, ni à une union aussi rapide de la gauche. »

Les données préliminaires confirment cet engouement. Selon les statistiques publiées sur le réseau social X par le ministère français des Affaires étrangères, 410 000 Français de l’étranger ont participé au vote en ligne, qui s’est terminé le 27 juin, contre 250 000 lors des législatives de 2022, malgré de nombreux témoignages d’électeurs disant avoir eu des difficultés à se connecter à la plateforme de vote.

Un électorat distinct

Les habitudes de vote des Français de l’étranger diffèrent sensiblement de celles de leurs concitoyens de métropole. Comparés à la moyenne nationale, les Français de la diaspora soutiennent massivement Emmanuel Macron (centre droit) et apportent très peu de soutien au parti d’extrême droite Rassemblement national (RN), qui domine les intentions de vote en métropole.

Les Français de Montréal se caractérisent par une orientation à gauche beaucoup plus marquée : alors que Roland Lescure avait été réélu avec 56 % des voix au second tour des élections législatives de 2022 au niveau des circonscriptions, la diaspora montréalaise avait cédé 62 % des voix à son adversaire de La France insoumise (gauche radicale), Florence Roger.

« L’électorat français à l’étranger est l’électorat type de Macron, explique Jean-Pierre Beaud. « Ce sont des gens qui ont quitté la France, où l’État est très présent, et qui s’identifient au discours libéral d’Emmanuel Macron, qui ne passe pas bien en France. Alors qu’à Montréal, les Français expatriés sont majoritairement des étudiants, qui sont la clientèle de Jean-Luc Mélenchon et de la gauche.»

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