la cocaïne, un fléau qui touche aussi Dieppe – .

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la cocaïne, un fléau qui touche aussi Dieppe – .

Par

Camille Larher

Publié le

28 juin 2024 à 17h48

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Le cocaïne est partout, tout le temps ! C’est la phrase choquante qui pourrait être prononcée Alexandre Baguetspécialiste en toxicomanie à l’hôpital de Dieppe (Seine-Maritime) et à CHU de Rouen. « Le produit arrive beaucoup plus sur le territoire, et dans toute la région en général », souligne-t-il. Notamment via le port de Le Havre. Comme au début de l’année, le 26 janvier 2024, lorsqu’une tonne de cocaïne a été saisie par les douaniers, dans une cinquantaine de sacs de sucre provenant d’un conteneur parti de Brésil. Le montant de la revente s’élève à près de 30 millions d’euros.

Alexandre Baguet est addictologue au CHU de Dieppe et au CHU de Rouen. ©Camille Larher

“En termes de prise en charge, nous avons observé beaucoup plus de demandes”, ajoute le médecin. Nous en avons informé l’Agence Régionale de Santé. » Les professionnels ont constaté que le taux d’occupation des unités d’hospitalisation concernant la cocaïne a augmenté dans les mêmes proportions à Dieppe, Rouen, Le Havre et Caen.

Conditions d’accès faciles

«C’est très répandu», poursuit Alexandre Baguet. La nouveauté est sa démocratisation, car le produit lui-même est connu depuis longtemps, mais les conditions d’accès sont devenues très simples. Et comme il y a beaucoup de vendeurs, le prix baisse. »

Le jeu de l’offre et de la demande a son effet. « Pour vous donner une idée, à mon arrivée à Dieppe, en 2008un gramme de cocaïne valait 150 €, note l’addictologue. Aujourd’hui, il n’est pas rare d’en trouver 50 €. »

Cela peut paraître cher, « mais pas plus qu’une bonne bouteille de whisky ». Et avec un gramme de cocaïne, « c’est la fête ».

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Forte dépendance psychologique

Il est à noter que l’âge moyen des patients hospitalisés est 40 anset certains sont très jeunes, entre 20 et 25 ans. « Quelque chose qu’on ne voit pas chez les alcooliques, par exemple », ajoute le professionnel.

Aucun médicament pour soigner la dépendance psychologique

Comment aider les personnes devenues dépendantes à la cocaïne ? Car si la dépendance physique n’est pas très élevée, la dépendance psychologique est extrêmement forte. « Ils en ont besoin ! », explique le Dr Baguet, addictologue à l’hôpital de Dieppe et au CHU de Rouen. Nous n’avons aucun médicament pour traiter ces envies.
« Avec l’héroïne, c’est plus simple », ajoute-t-il. « J’ai des traitements de substitution – opiacés, méthadone, subutex – qui vont rapidement apporter un soulagement. Mais pour la cocaïne, il n’y a rien. C’est ce que nous appelons l’envie, le désir irrépressible de l’avoir. Là, le cerveau se déconnecte. « La dépendance psychologique va dépendre du contexte d’usage et du mode de consommation.
Une unité de soins hospitaliers complets existe au CHU de Rouen. À Dieppe, vous pouvez bénéficier de soins ambulatoires pour les cas moins graves, à l’hôpital ou à l’ONM, l’Association des Mères de Normandie. Là, le travail d’acculturation pour réduire les risques et les dégâts peut s’effectuer. Les consommateurs sont informés des dangers de certaines pratiques et ont accès aux équipements.
Des hospitalisations rapides, à la demande du patient, ont été mises en place par le docteur Baguet. La première semaine se passe bien, mais la deuxième est très dure. Certains sortent, en accord avec les médecins, « pour faire ce qu’ils ont à faire », confie l’addictologue. « Puis il revient très vite, car ça s’est mal passé. »
Il prend un escalier comme image. Il faut y aller pas à pas pour débloquer. « A chaque fois, on gagne quelque chose », sourit-il. L’accompagnement se fait dans la durée avec une désescalade progressive.

Le problème selon le médecin est la méconnaissance des consommateurs sur ce produit, dont la dépendance psychologique est importante selon son mode de consommation. Il peut être sniffé, base, injecté ou fumé (NDLR : c’est ce qu’on appelle le crack).

« L’acculturation de la réduction des risques et des risques est moins bonne qu’avec l’héroïne par exemple, estime Alexandre Baguet. Elle va rattraper son retard, mais cela prendra du temps. »

Quand le Caarudles centres d’accueil et de réduction des risques pour les usagers de drogues, ont vu une explosion des demandes de pipes à crack, et les hospitalisations ont augmenté dans les hôpitaux.

“En addiction, il faut généralement plusieurs années de consommation avant de se retrouver en cure”, constate le médecin. “Avec la cocaïne, le temps est considérablement plus court.”

Et cela peut aller très vite selon la façon dont on la consomme. « Il faudrait plutôt parler de cocaïne », insiste Alexandre Baguet.

Hépatite C

La cocaïne sniffée, si elle n’est pas assaisonnée, et prise dans un contexte festif de temps à autre, n’entraîne que très peu de dépendance. Mais les étapes ne sont pas hautes pour passer à des versions plus fortes du produit sans connaître les effets nocifs d’une telle consommation. Ce qui entraîne de nombreux passages aux urgences.

« Avec la cocaïne injectée, on a peur de retomber dans les vieilles habitudes qu’on a connues avec l’héroïne », s’inquiète l’addictologue. C’est-à-dire la transmission de la drogueHépatite C ou Comme ».

De plus, ces virus peuvent également être transmis par le partage de pailles à sniffer. En effet, la cocaïne érode la cloison nasale, provoquant des microsaignements.

Tous les secteurs concernés

La cocaïne touche tous les milieux socioprofessionnels. Et notamment, si l’on prend des exemples locaux, le secteur de la restauration ou encore le monde de la pêche. Elle permet de tenir la barre pendant les périodes de travail intense. « C’est très stimulant », confie le médecin.

Sur le plan cardiovasculaire, il faut être très vigilant. « À 50 ans, ça ne sert à rien d’essayer la cocaïne si on n’en a jamais pris, sinon on risque d’avoir un accident vasculaire cérébral, un accident vasculaire cérébral ou une crise cardiaque. »

Avec l’arrivée de l’été, les tentations seront grandes. Le nombre d’hospitalisations, tant complètes qu’en ambulatoire, augmente à cette période de l’année. « Un travail d’information est donc essentiel », sourit Alexandre Baguet.

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