15 ans de prison requis pour l’accusé dans l’affaire du bébé secoué

15 ans de prison requis pour l’accusé dans l’affaire du bébé secoué
15 ans de prison requis pour l’accusé dans l’affaire du bébé secoué

Vendredi 28 juin 2024, la cour d’assises des Deux-Sèvres devait rendre son verdict dans l’affaire, jugée depuis cinq jours, de la mort d’un nourrisson en décembre 2009. Mais tel n’a pas été le cas. “Compte tenu du retard des débats de cette audience, le jury délibérera et rendra sa décision samedi matin”, » a annoncé Anne Haye, présidente du tribunal, devant une assemblée sans surprise.

Le procès fut en effet très long, pollué par les invectives et les incidents entre les différents avocats et les auditions de témoins interminables. Mais finalement, jeudi soir, Gaëlle Millard-Coatalem, la mère de Kéan, décédé des suites d’une maladie alors qu’il n’avait que six semaines, a pu livrer son récit glaçant. Vendredi matin, c’est l’accusé qui, pendant quatre heures, a évoqué les faits, lui qui est accusé d’avoir secoué son bébé.

“La seule chose qu’on peut me reprocher, c’est de ne pas avoir pu le sauver.”

« Je n’ai jamais secoué mon bébé » a martelé Frédéric Fernandez, très ému à la barre. Des témoins lui ont attribué des propos, comme celui de dire « Je vais l’élever à la dure », en parlant de Kéan, ou encore d’un épisode où une gifle aurait été donnée. «Je n’ai jamais maltraité mon fils. La seule chose qu’on peut me reprocher, c’est de ne pas pouvoir le sauver. »

On lui demande pourquoi, contrairement à son ex-compagne, il n’a pas cherché à savoir pourquoi son fils était mort. « Nous savions qu’il y avait eu des problèmes avec l’accouchement, c’est ce que je pense. Pour moi, l’histoire était terminée.

Le pompier se retrouve sur le banc des accusés quinze ans plus tard, et risque 30 ans de prison. « Je pense que tu es un bon père, un bon pompier qui veut aider les autres, souligne Met Sylvie Vernassière, victims’ council. Mais y a-t-il un côté sombre, celui où l’on est impulsif et violent envers son ex-partenaire ? » « J’ai fait du mal à Gaëlle, je ne l’ai pas aimée comme il faut » admet l’homme de 40 ans.

Dans sa plaidoirie, l’avocate est affirmative. « Son fils, il l’a secoué. Il était frustré parce qu’il n’arrivait pas à le calmer. Puis il s’en est débarrassé et l’a donné à sa mère. » Met Yassine Maharsi, qui défend également les parties civiles, souhaite avoir la parole pour cette mère qui s’est battue pour que ce procès ait lieu. « Il faut garder courage. Elle est toute petite, toute pâle, mais quel courage ! »

Le procureur général s’appuie sur les différentes expertises qui ont conclu à l’existence du syndrome du bébé secoué, mais aussi sur les différents témoignages et propos de l’accusé. “Je suis convaincu qu’il ment.” Elle requiert à son encontre la peine de quinze ans de réclusion criminelle. Le verdict sera donc rendu exceptionnellement le samedi 29 juin.

 
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