La France se trouve à un tournant de son histoire. Après des années de politiques de destruction sociale, de dérive autoritaire et de banalisation du discours raciste, propulsée par le coup d’État d’un président irresponsable, l’extrême droite se retrouve aux portes du pouvoir. Face à cette menace, la gauche a su prendre ses responsabilités et se rassembler autour du Nouveau Front populaire. En quelques jours, celui-ci s’est rassemblé autour de candidats uniques dans toutes les circonscriptions et d’un programme de rupture. Il a ainsi déjoué le calcul politique qui comptait sur sa fragmentation pour renouveler le face-à-face mortifère entre le bloc néolibéral et l’extrême droite.
Ce qui est réellement en jeu n’est pas un caractère, des rivalités de commerçants, ni même une personne, mais la ligne politique qui l’emportera à gauche.
La réponse du pouvoir et du système politico-médiatique dominant ne s’est pas fait attendre. Une campagne de dénigrement systématique a commencé dont l’objectif est clair : briser l’unité du Nouveau Front populaire et bloquer la voie à la seule alternative à l’extrême droite. Mais force est de constater que cette campagne vise la France insoumise avec une violence particulière. Toutes sortes d’arguments, tous aussi fallacieux les uns que les autres, sont mobilisés à cet effet, depuis les odieuses accusations d’antisémitisme jusqu’au pseudo-débat sur le nom du premier ministre d’un futur gouvernement de gauche. La personne de Jean-Luc Mélenchon est continuellement visée.
Ne nous trompons pas sur la nature de cette activité. Ce qui est réellement en jeu, ce n’est pas un caractère, des rivalités de commerçants, ni même une personne, mais la ligne politique qui prévaudra à gauche : une gauche de soutien, qui répétera les expériences désastreuses du passé, ou une gauche de rupture avec le l’ordre néolibéral, une gauche capable de répondre aux aspirations populaires. Cependant, la séquence politique de ces dernières années, de la constitution du NUPES à celle du Nouveau Front Populaire, a montré que seule cette ligne de rupture était porteuse à la fois de dynamisme et d’unité. Elle a permis d’atteindre, avec la candidature de Jean-Luc Mélenchon, 19,7 % des voix en 2017 et 22 % en 2022, loin devant les autres composantes de la gauche. Sans ces épisodes électoraux, combinés bien sûr aux mobilisations d’un mouvement social dynamique, la gauche aurait pu tout simplement disparaître du paysage politique français, comme ce fut le cas dans d’autres pays européens. La campagne européenne menée par Manon Aubry a renforcé cette orientation, en remportant un million de voix pour la France Insoumise par rapport à 2019.
Dans le moment critique que nous vivons, cette gauche de combat est essentielle à la mobilisation populaire et à la victoire du NFP face à la désintégration sociale et politique du pays. C’est pour cette raison qu’au-delà de nos différentes appréciations sur tel ou tel aspect de ses positions ou de son fonctionnement, nous demandons que cesse la campagne de dénigrement de la France insoumise et de ses dirigeants.
Signataires
- Bruno Amable, économiste
- Azzam Amin, professeur de psychologie sociale
- Cass Andre, streamer, Zawa Prod
- Simon Assoun, porte-parole du collectif Tsedek!
- Olivier Azam, réalisateur
- Daniel Bachet, professeur émérite à l’Université d’Evry-Paris-Saclay
- Michel Barrué, architecte DPLG honoraire et enseignant-chercheur honoraire
- Marion Beauvalet, militante et doctorante
- Christian Benedetti, acteur, réalisateur, député de l’Union populaire
- Judith Bernard, dramaturge et metteur en scène
- Eric Berr, économiste et co-directeur du département d’économie de l’Institut La Boétie
- Daphné Bitchatch, Guyot painter
- Francesco Brancaccio, École doctorale des Sciences Sociales Université Paris 8
- Sebastian Budgen, éditeur, Verso Books
- Dany Caligula, streamer, Zawa Prod
- Laurent Cesari, professeur des universités d’histoire contemporaine
- Louise Chevillotte, actrice
- Edwige Chirouter, professeure des universités en philosophie de l’éducation
- Julie Crenn, historienne de l’art
- Pierre Crétois, philosopher
- Isabelle d’Artagnan, historienne
- Geoffroy de Lagasnerie, philosophe
- Natalie Depraz, professeure des universités, philosophe, Université Paris Nanterre
- Renato Di Ruzza, professeur universitaire honoraire
- Nicolas Dot-Pouillard, chercheur en science politique, Beyrouth
- Vincent Dufrène, photographer
- Cédric Durand, économiste
- Marie Duret-Pujol, lecturer in Theater Studies, Bordeaux Montaigne University
- Didier Eribon, philosophe
- Guillaume Etiévant, expert économique au CSE
- Françoise Fressonnet, anthropologue
- Florian Gaité, philosophe et syndicaliste
- Davide Gallo Lassere, maître de conférences en politique internationale, ULIP
- Fanny Gallot, historienne
- Isabelle Garo, enseignante, philosophe
- Sandrine Ghali, teacher
- Linda Gil, lecturer in literature, Université Paul-Valéry Montpellier 3
- Cécile Gintrac, professeur de géographie
- Thomas Giry, enseignant et syndicaliste
- Olivier Goujon, auteur, scénariste
- Patrick Guyot Bitchatch, ancien cadre des ministères sociaux
- Patrick Haimzadeh, auteur et ancien diplomate au Moyen-Orient et en Libye
- Razmig Keucheyan, sociologue
- Stathis Kouvélakis, philosophe
- Kitterie Lageyre, médecin généraliste
- Martin Laquet, artiste insoumis
- Frédéric Lebaron, sociologue
- Frédéric Lordon, philosophe
- Édouard Louis, writer
- Mathilde Louvain, responsable des relations publiques
- Michael Löwy, sociologue
- Baptiste Luaces, médecin généraliste
- Sandra Lucbert, auteure littéraire
- Elli Medeiros, artiste
- Martin Mendiharat, dramaturge et metteur en scène
- Jacqueline Merville, auteur
- Brahim Metiba, écrivain
- Monica Michlin, professor of contemporary American studies, Université Paul-Valéry Montpellier 3
- Olivier Minard, professeur de philosophie
- Clément Mouhot, mathématicien, professeur à l’Université de Cambridge en Angleterre
- Ugo Palheta, sociologue
- Stefano Palombarini, économiste
- Alexandra Peralta, docteur en philosophie antique
- Léonie Pernet, musician
- Olivier Rabourdin, acteur
- Raz, streamer, Zawa Prod
- Cecilia Rikap, économiste
- Marlène Rosano, docteur en sciences politiques
- Léo Rosell, doctorant en histoire
- Jean-Marie Roux, militant syndical et associatif
- Arnaud Saint-Martin, sociologue au CNRS
- Michel Samuel, anthropologue
- Samira Sarter, chercheuse microbiologiste, CIRAD
- Sbeih Sbeih, chercheur associé, IREMAM
- Jean-Marc Schiappa, historien
- Benoît Schneckenburger, professeur de philosophie
- Raphaël Schneider, co-fondateur du site hors-série.net
- Ferhat Tamssaouet, enseignant-chercheur à l’Université de Perpignan (UPVD)
- Federico Tarragoni, professeur des universités de sociologie politique, membre de l’Institut universitaire de France
- Julien Théry, historian
- Enzo Traverso, l’histoire
- Julien Trevisan, professeur agrégé et docteur en mathématiques
- Yves Vargas, philosophe
- Carlo Vercellone, économiste, professeur de sciences de l’information et de la communication
- Nicolas Vieillescazes, editor
- Gisèle Vienne, choreographer and director
- Nathalie Vienne-Guerrin, professor, Paul-Valéry Montpellier 3 University
- Abdourahman Waberi, écrivain, professeur à l’Université George Washington
- Louis Weber, rédacteur
- Wissam Xelka, streamer, Zawa Prod
- Hela Yousfi, maître de conférences, Université Paris dauphine PSL
- Laurick Zerbini, maître de conférences (HDR) Université Lyon 2
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