jeté de l’échafaudage, le bloc de béton avait tué un ouvrier

jeté de l’échafaudage, le bloc de béton avait tué un ouvrier
jeté de l’échafaudage, le bloc de béton avait tué un ouvrier

Le 17 février 2022, la construction d’un ascenseur à l’école Louis-Aragon de Niort tourne au drame : alors qu’il se trouve au pied de l’échafaudage, au sommet duquel deux collègues perçaient le mur avec un marteau-piqueur, un ouvrier de 21 ans, Moussa Dosso, a été grièvement blessé par la chute d’un bloc de béton. Hospitalisé dans un état critique, il décède deux jours plus tard.

Jeudi 27 juin 2024, le directeur de l’entreprise Scer était à la barre du tribunal de Niort, avec l’un de ses salariés. Non pas l’ouvrier qui a jeté le parpaing sans voir son collègue en dessous, mais le chef d’équipe qui était avec lui sur l’échafaudage et avait réparti les tâches.

Sur le terrain, Moussa Dosso s’est chargé de ramasser les décombres pendant que ses collègues les évacuaient de la plateforme. Pas de goulotte d’éjection, “cela ne convenait pas aux blocs de béton lourds et pleins”, ni des barrières pour délimiter la zone dangereuse. Juste l’instruction de ” sois prudent “ce qui paraît dérisoire.

“Ce qui s’est passé ce jour-là, j’y pense tous les jours”

Dans la salle, quelques proches de Moussa Dosso, dont son père, qui a obtenu un visa pour venir d’Abidjan. Sa mère ne l’a pas compris. Leur fils était parti en France “donnez-vous un avenir” a expliqué leur avocat, Me Hubert Chef. “Il envoyait de l’argent depuis son arrivée” et a rendu ses parents fiers. A Niort, il s’intègre par le football, décroche un apprentissage au Scer, puis un CDI. « Quand il est arrivé, c’était un mineur non accompagné, on était content de l’accueillir, c’était un très bon joueur, il s’entendait bien avec l’équipe »souligne son patron. « Un bon collègue, très gentil, qui a bien travaillé, complète le chef d’équipe. Je pense chaque jour à ce qui s’est passé ce jour-là. »

Pour le procureur adjoint, les deux hommes partagent toutefois la responsabilité du drame. Le premier a démontré ” négligence ” pendant le repos « sur son chef d’équipe qui n’a pas assuré la sécurité du personnel ». Réquisitions : 50 000 € d’amende dont 20 000 € avec sursis pour l’entreprise, 12 mois de prison avec sursis pour le chef d’équipe.

“Tout le monde ici regrette ce qui s’est passé”rappelle l’avocat du chef d’équipe, Me Sébastien Rey, “mais cette responsabilité morale est différente de la responsabilité pénale”. Son client, estime-t-il, ne peut être poursuivi au même titre que l’employeur, n’étant pas officiellement gestionnaire du chantier et responsable de la sécurité des conditions de travail.

Le leader du Scer reconnaît ses responsabilités. Son avocat, M.e Christophe Belliot souligne cependant que l’entreprise avait mis à disposition « cette petite équipe de trois salariés, qui travaillait bien depuis deux ou trois ans »tout le matériel disponible. « Ils ont décidé entre eux d’une organisation qui, visiblement, n’était pas la bonne. »

Le tribunal a suivi les arguments de Me Rey détend le chef d’équipe. L’entreprise a été condamnée à une amende de 30 000 €, dont 20 000 € avec sursis. Deux frères de la victime reçoivent 5 000 € de dommages pour tort moral, les demandes des autres proches étant adressées au centre social du tribunal judiciaire.

 
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