On ne peut pas encore vraiment parler de démonstration de force. Mais avec une deuxième manifestation en un mois des plaisanciers devant la préfecture du Var, le mouvement commence doucement à prendre de l’ampleur.
Ce jeudi matin, alors que les élus du TPM se réunissaient au conseil métropolitain, une centaine de propriétaires de petits bateaux se sont retrouvés aux Lices pour exprimer leur colère. Des banderoles et des fumigènes étaient sortis, avec ce message : “Non aux augmentations abusives.”
Depuis que le groupe Portelo (regroupant les sociétés Eiffage et Sodeports) a repris l’an dernier la gestion de dix ports de plaisance dans la rade de Toulon (1)le mécontentement s’est propagé aux pontons.
La raison de la colère : les hausses de prix décidées de 14 % pour ceux qui possèdent une bague à l’année et de 18 % pour ceux de passage. Une augmentation que l’assemblée métropolitaine devait valider ce week-end… avant un changement de programme de dernière minute.
« S’adresser au tribunal s’il le faut »
“La délibération a été retirée de l’ordre du jour” est venu annoncer Benoit Pelletier aux manifestants.
Le directeur de cabinet du président du TPM Jean-Pierre Giran a expliqué au groupe qu’une réflexion allait enfin être menée “retravailler le dossier et voir ce qu’on peut faire”avant une rencontre entre les deux parties « fin août, début septembre ».
Si le geste a été salué par le Seynois Yvon Legras, le leader de la contestation reste néanmoins prudent. « Il y a des élections ce week-end, donc ils tardent »estime le président de la société nautique Petite Mer.
“Mais ce retard est une avancée : il nous laisse aussi le temps de mettre en place notre Comité de défense des plaisanciers de la rade de Toulon, qui nous permettra d’engager des poursuites judiciaires si nécessaire.” Regroupant neuf associations, ce « CDPRT » doit être à terme la voix des 3 000 plaisanciers de la rade. Suffisant pour faire reculer Portelo ? C’est ce qu’espère François, venu de Saint-Mandrier pour exprimer sa déception : « La plupart d’entre nous sont des retraités, avec de petites pensions, Là-bas, si rien ne change, on se retrouvera avec des prix plus élevés qu’à Cannes et Menton, mais sans les services !
1. Exceptions faites pour Saint-Louis et Saint-Elme.
