18 mois à 5 ans de prison requis, principal accusé victime d’un malaise au procès

18 mois à 5 ans de prison requis, principal accusé victime d’un malaise au procès
18 mois à 5 ans de prison requis, principal accusé victime d’un malaise au procès

Une Colmarienne et ses deux filles ont été jugées ce jeudi 27 juin à Colmar pour abus de faiblesse et recel. Ils sont accusés d’avoir dilapidé des millions d’euros appartenant à l’héritière de l’empire industriel Schlumpf. De 18 mois à 5 ans de prison ont été requis. Le jugement a été réservé jusqu’au 17 octobre.

Cléophée Herrmann, héritière de l’empire industriel Schlumpf, attend depuis sept ans que justice soit rendue. Celle qui a hérité d’un peu moins de 12 millions d’euros à l’âge de 17 ans, enchaîne désormais les petits boulots. L’héritage a été dilapidé. Une habitante de Colmar et ses deux filles étaient jugées ce jeudi 27 juin à Colmar pour abus de faiblesse et recel de biens volés.

Dans l’après-midi, le ministère public a requis cinq ans de prison avec mandat de dépôt, dont trois avec sursis contre Josiane Seiler, qui ne se sentait pas bien et a été transportée à l’hôpital. Les deux filles risquent 18 mois, dont six fermes. Le jugement a été réservé jusqu’au 17 octobre.

Cléophée Herrmann n’avait que 17 ans lorsque sa grand-mère, Arlette Schlumpf, est décédée en 2008. Sa mère était déjà décédée d’un cancer des années auparavant. Quant à son père, il est inexistant. Là, elle est seule.

Seul, mais à la tête d’une fortune estimée à près de 12 millions d’euros, un héritage familial. Car Cléophée Herrmann est la petite-fille de l’industriel suisse Fritz Schlumpf, qui avec son frère, a bâti un empire textile en Alsace. Les deux hommes ont également constitué la plus grande collection privée de voitures de luxe au monde, collection aujourd’hui exposée à la Cité de l’Automobile de Mulhouse.

Cléophée Herrmann, quant à elle, se rend compte difficilement de l’étendue de la fortune familiale, devenue la sienne en 2008. Une maison en Alsace, une autre à Paris, des placements financiers en Suisse ainsi qu’une collection de 75 voitures de prestige. Tout lui appartient, mais elle se sent perdue. Ainsi, ceux qui représentaient pour elle « sa famille de substitution » vont l’entourer, la soutenir, la réconforter… Et se rendre indispensables. Il s’agit de Mathilde, sa meilleure amie, la sœur de Mathilde et surtout sa mère, Josiane Seiler, dont elle va devenir totalement dépendante émotionnellement.

Pendant plusieurs années, entre 2011 et 2017, ils dépenseront sans compter. Voyager, faire du shopping, acheter un appartement. Un style de vie coûteux qui prendra fin brutalement lorsque les comptes seront à sec. Et « la famille de substitution » prendra alors ses distances. Plus aucun contact.

Finalement, Cléophée Herrmann décide de porter plainte pour abus de faiblesse et de confiance. Devant le tribunal de Colmar lundi, Josiane Seiler réfute. Selon elle, Cléophée Herrmann a toujours agi de manière volontaire, et en connaissance de cause.


Sept années d’enquête ont été nécessaires avant l’audience devant le tribunal judiciaire de Colmar.

© Emmanuelle Gambette / France 3 Alsace

Les deux filles, Mathilde et sa sœur, accusées de recel et d’abus de faiblesse, font porter toute la responsabilité sur leur mère. Un manipulateur, dit-on. Ils assurent qu’ils ne savaient rien.

Cléophée Herrmann repart de zéro. Au sens littéral. Elle n’a plus rien, pas d’argent. Elle enchaîne les petits boulots, mais elle commence à se reconstruire, dit-elle. Elle a 34 ans et maman d’un petit garçon. Sans attendre le jugement, elle remercie la justice de l’avoir entendue.

 
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