Le Festival d’Avignon, « une fête citoyenne » selon son directeur Tiago Rodrigues – .

Le Festival d’Avignon, « une fête citoyenne » selon son directeur Tiago Rodrigues – .
Le Festival d’Avignon, « une fête citoyenne » selon son directeur Tiago Rodrigues – .

Côté « In », une quarantaine de spectacles, dont de nombreuses créations, avec cette année la langue espagnole comme fil conducteur, sans oublier des conférences, des temps de débats et autres actions à destination des jeunes ou des publics en situation de handicap. Côté « Off », 1 600 propositions de pièces, du one-woman/man-show à la blague collective. Et un ajout majeur au programme : une Nuit de la mobilisation, en réaction aux résultats obtenus par le Rassemblement national (RN), le jeudi 4 juillet 2024, dans la cour du Palais des Papes (2 000 places),

Voilà sur le papier le paysage de la 78e édition du festival d’Avignon (Vaucluse) qui a débuté le samedi 29 juin 2024. Une ouverture avancée en raison de la tenue des Jeux Olympiques de Paris 2024, « mais avec deux jours supplémentaires », souligne Tiago Rodrigues, son directeur nommé en septembre 2022 par le ministre de la Culture.

Le cloître Saint-Louis, au cœur d’Avignon, siège de l’organisation du festival « In ». | OUEST-FRANCE
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Le cloître Saint-Louis, au cœur d’Avignon, siège de l’organisation du festival « In ». | OUEST-FRANCE

« Nourrir le public »

Homme de théâtre portugais, il est le premier étranger à avoir été placé à la tête de cette manifestation de renommée internationale. « Une aventure de service public », résume-t-il, évoquant l’idée originale de ses créateurs, au premier rang desquels Jean Vilar, en 1947. Outre la dimension artistique et la volonté de diffuser des idées et de donner la parole aux artistes, la vocation du festival « Il s’agit aussi de nourrir le public.« La fête est une fête civique ! » insiste le réalisateur. « Et pour cela, nous maintenons des prix démocratiques, sans doute inférieurs à ceux de certains événements qui se prétendent plus populaires que nous. » Prévoyez de payer entre 20 et 45 € pour un billet « plein tarif » pour un spectacle du programme « In ».

Une des entrées « intra muros » d’Avignon, fermée à la circulation pendant le festival. | OUEST-FRANCE
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Une des entrées « intra muros » d’Avignon, fermée à la circulation pendant le festival. | OUEST-FRANCE

50 millions d’euros de retombées pour la région

Pour cette ville de 90 000 habitants, le festival est aussi synonyme de ressources économiques. « Les bénéfices pour la région sont estimés à 50 millions d’euros, l’attaquant Tiago Rodrigues. “Nous employons 750 personnes, dont 90 % sont locales. Le budget du festival cette année est de 16,5 millions d’euros, financé à 50 % par les pouvoirs publics et à 50 % par nos propres fonds.”

Comme tout festival, l’événement s’appuie sur la vente de billets (environ 125 000 places chaque année) pour constituer sa trésorerie. « L’année dernière, pour ma première édition en tant que directeur, nous avons atteint un taux d’occupation de 96%, soit une augmentation de 20% de notre chiffre d’affaires.

La langue espagnole comme invitée d’honneur

Même si l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale a ralenti les ventes, la plupart des « grands » spectacles de la programmation « In » affichent complet. « C’est la preuve que le public est avide de propositions qui consolent et donnent de l’espoir », sent le réalisateur qui a choisi d’inviter la langue espagnole dans la programmation de cette 78e édition du festival d’Avignon. « Car si l’Espagne est voisine du Portugal, mon pays d’origine – mais comme peut l’être aussi la France – ce choix n’est pas une histoire personnelle, il assure. L’année dernière, nous avons choisi l’anglais. Pour moi, une langue permet de regarder les perspectives culturelles d’un pays, grâce à sa fluidité qui traverse les frontières. C’est la possibilité de redécouvrir notre voisin proche, comme la nouvelle vague d’Amérique latine.

Le réalisateur dirige les acteurs de « Le Français »

Parmi les représentants de cette dynamique, un auteur espagnol « habitué et aimé du festival », Angelica Liddell, auteurs uruguayens, « comme Gabriel Caldéron avec pour la première fois une pièce traduite en catalan basée sur la pièce Richard III de Shakespeare ». Il faut également souligner la première création hors les murs, du Centre Dramatique Espagnol de Mouette, par Chela De Ferrari, inspiré par La Mouette de Tchekhov.

Et pour la première fois, avec Hécube, pas Hécube, un directeur du festival d’Avignon met en scène un spectacle créé à Avignon avec la troupe de la Comédie Française. « Pour le plaisir fou de faire du théâtre ! » concleTiago Rodrigues.

 
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