la révolte des établissements d’enseignement supérieur contre X (ex-Twitter) grandit

la révolte des établissements d’enseignement supérieur contre X (ex-Twitter) grandit
la révolte des établissements d’enseignement supérieur contre X (ex-Twitter) grandit

L’IUT Paul Sabatier de Toulouse a annoncé le 26 juin 2024 la suspension de son compte sur le réseau social Jaurès. L’établissement dénonce les propos haineux et les contenus pornographiques qui polluent le réseau.

Petit à petit, nombreux sont ceux qui se détournent du réseau social X (ex-Twitter) repris par Elon Musk. Particuliers, associations, journalistes mais aussi établissements d’enseignement supérieur. Dernier en date : l’IUT Paul Sabatier à Toulouse (Haute-Garonne).

Le communiqué est daté du 26 juin 2024. « Nous tenions à vous informer qu’au vu des dérives persistantes du réseau social « notre place dans l’enseignement supérieur n’est plus sur ce réseau ».


L’IUT Paul Sabatier de Toulouse suspend à son tour son compte X/Twitter

© XAVIER DE FENOYL / MAXPPP

Les internautes pourront toujours suivre les activités de l’IUT sur d’autres réseaux sociaux. Une approche qui suit les autres. Le 15 mars 2024, l’Université Toulouse II Jean Jaurès a fait de même.

En septembre 2023, Science Po Toulouse a lancé la tendance. « L’évolution observée aujourd’hui de ce réseau social alimente l’inquiétude légitime de l’establishment au regard de son engagement constant contre toutes formes de discrimination, de violence, de désinformation. Le récent retrait de ce réseau social du code européen de bonnes pratiques contre la désinformation et la fin de la fonctionnalité de blocage motivent ce choix.

Une lame de fond qui met en lumière les dérives du réseau dans une période quelque peu mouvementée en France.

Créée en 2015, l’agence Canévet et Associés accompagne les institutions publiques, les entreprises et leurs dirigeants sur les problématiques de communication, d’influence des contenus et de gestion. Une action menée auprès des acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche, de la santé, de l’urbanisme ou encore des collectivités. Elle pose la question : l’enseignement supérieur et Twitter/X, faut-il partir ?

Depuis le rachat de Twitter par Elon Musk en octobre 2022, il sème le trouble parmi les établissements d’enseignement supérieur. La première à quitter la nouvelle constellation X a été l’Université de Rennes 2 en août 2023, suivie de près par Science Po Toulouse. Si cet établissement a supprimé son compte, pour d’autres il s’agit souvent d’un « gel » ou d’une « mise en veille » mais le compte persiste.

Pour beaucoup, les raisons du départ temporaire ou définitif tournent autour du non-respect du « Digital Service Act ». Ce règlement européen sur les services numériques vise à protéger les citoyens européens en matière de liberté d’expression, de droits des consommateurs et à renforcer le contrôle démocratique d’internet, par exemple en empêchant la manipulation de l’information. Or, Elon Musk a décidé d’ignorer ce texte.

Le sujet est d’autant plus crucial pour ces établissements qui enseignent et mènent des recherches. L’agence Canévet analyse les différents points de vue sur son site. La morale doit-elle prévaloir (se retirer) ou la fin justifie-t-elle les moyens (divulguer son savoir sur les réseaux) ? « Ceux qui souhaitaient quitter Twitter proposaient comme substitut de se tourner vers Mastodon, jugé plus vertueux (décentralisation, open source, respectueux de la vie personnelle, etc.). En contrepartie, les tenants de l’éthique de la responsabilité ne manquent pas de souligner que Mastodon ne dispose pas, en l’état, d’une communauté aussi importante que Twitter, et qu’il n’atteint donc pas de manière satisfaisante l’objectif poursuivi.

Le débat est engagé et d’autres établissements devraient prochainement prendre position. En tout cas ce serait aussi une belle matière pour les prochains baccalauréats de philosophie.

 
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