Le recours de la Sepanso contre le réaménagement de la place de la Monnaie sur le point d’être rejeté – .

Le recours de la Sepanso contre le réaménagement de la place de la Monnaie sur le point d’être rejeté – .
Le recours de la Sepanso contre le réaménagement de la place de la Monnaie sur le point d’être rejeté – .

La consultation critiquée

Parmi les principaux griefs du dossier : le déroulement de la consultation. Sepanso 64 estime que cette étape n’a pas été correctement menée par la Ville. « C’était une imposture », estime Marianne Ducamp, administratrice de l’association en marge de l’audience. « Un défaut fondamental », estime Max Crouau, spécialiste des arbres et ingénieur agronome de l’association.

Pour le rapporteur public, cette phase, comprise du 6 janvier au 26 mars 2021, s’est déroulée après « un délai suffisant compte tenu de l’ampleur du projet correspondant à un aménagement public d’un petit quartier ». Un dossier a été mis à la disposition du public dans les lieux d’affectation et sur le site Internet de la municipalité. Et un registre dédié à la collecte des observations a été tenu.

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Toutefois, les requérants ne comprennent pas que « les 250 participations, dont 2 000 commentaires », recueillies par le collectif Pour la Place de la Monnaie, n’ont pas été prises en compte lors de l’élaboration du projet. « Les modifications apportées lors du permis rectificatif tiennent compte des observations », estime le magistrat. «Ils sont purement cosmétiques. En réalité, le projet était déjà en place avant la consultation», critique Me Dorothée Mandile, conseil de Sepanso, dans sa plaidoirie. « Le choix d’opter pour des poiriers d’ornement a été fait parce que les riverains voulaient une espèce qui ne cache pas la lumière, c’est bien que leurs avis aient été pris en compte », défend Me Pauline Platel, avocate au sein du cabinet bordelais Adaltys qui conseille le Ville.

Suppression de onze châtaigniers

Sepanso dénonce également la non-conformité environnementale du projet. Selon elle, l’abattage de onze châtaigniers n’a pas été compensé par la plantation de poiriers d’ornement et divers aménagements végétaux. De même, le nouveau revêtement empêcherait l’infiltration de l’eau de pluie, provoquant un stress hydrique pour les arbres. « Le béton désactivé a un effet absolument mortel sur les plantations, poursuit Me Mandile.


Work is progressing at Place de la Monnaie.

Alban Laffitte

« Les mesures compensatoires sont appréciées au regard de l’ensemble des mesures envisagées. La séquestration du carbone ne peut pas être évaluée arbre par arbre », rappelle le magistrat, observant que la base des arbres a été « arrachée » afin de favoriser leur développement et l’approvisionnement en eau.

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L’association soutient que le recul de la végétation et la suppression d’une fontaine « porteraient préjudice à la santé des riverains » en créant un effet de serre. Ces « allégations » suscitent des interrogations pour le magistrat. « Au contraire, les pièces du dossier démontrent une réduction des espaces artificialisés au profit d’une végétation accrue dans le secteur », assure le rapporteur.

Sécurité aux carrefours

Enfin, l’association écologiste pointe la nouvelle configuration du carrefour, un rond-point remplaçant deux feux tricolores au croisement de la rue Marca et de la place de la Monnaie. Selon la Sepanso, ce changement serait de nature à « accroître le caractère accidentogène » du quartier de la Monnaie. « Ce projet permet d’améliorer le partage de l’espace public et de mettre en valeur le quartier », précise Me Pauline Platel.

« L’ensemble offre une bonne visibilité pour tous les usagers, y compris ceux sortant de la rue du Gave », ajoute le rapporteur public qui a demandé le rejet de la demande. Pour mémoire, le tribunal administratif de Pau avait déjà rejeté, en juillet 2022, la suspension sans référé du permis d’aménagement de la place de la Monnaie, afin d’arrêter le chantier.

A la sortie du tribunal, les membres de Sepanso, présents à l’audience, n’ont pas caché leur déception. « Nous ne sommes pas surpris. À Pau, l’environnement est souvent laissé pour compte », estime Marianne Ducamp. « Nous avons affaire à du greenwashing avec un projet qui consiste à supprimer onze grands arbres pour les remplacer par des prairies et un jardin médiéval. C’est ridicule», regrette Me Dorothée Mandile. « Les mesures de compensation sont appropriées, Sepanso affirme les choses sans aucune preuve », répond Me Platel. En délibération, la décision est attendue dans trois semaines.

 
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