A Sciences Po Rennes, la condamnation de l’ex-étudiant pour dénonciation calomnieuse annulée

A Sciences Po Rennes, la condamnation de l’ex-étudiant pour dénonciation calomnieuse annulée
A Sciences Po Rennes, la condamnation de l’ex-étudiant pour dénonciation calomnieuse annulée

Alors qu’en novembre 2018 des rumeurs d’agressions sexuelles commises par une étudiante sur une autre circulaient, à l’Institut d’études politiques (IEP) de Rennes (Ille-et-Vilaine), la victime présumée avait été convoquée par la direction de l’établissement qui était enquêtant. Dès lors, si cette étudiante victime a dénoncé les faits contestés par l’agresseur présumé, il ne l’a pas fait de sa propre initiative, a observé la chambre criminelle de la Cour de cassation. Qui, dans son ordonnance du mardi 25 juin 2024, estime que les faits décrits par la cour d’appel ne caractérisent pas une dénonciation spontanée de la part de cet étudiant.

Des éléments « non réunis » pour caractériser une dénonciation calomnieuse

Et il n’est pas établi, poursuit-elle, que ce dernier ait intentionnellement répandu la rumeur pour provoquer une sanction à l’encontre de l’autre, ni qu’il soit à l’origine de la rumeur. Les éléments du délit de dénonciation malveillante n’étaient donc pas réunis, a conclu la Cour de cassation.

L’étudiant présenté comme un « prédateur sexuel » avait tenté de se suicider. A l’époque, le parquet de Rennes avait ouvert une enquête pour « agression sexuelle » et une autre pour « diffamation ». Le premier a été licencié. La seconde a abouti à un renvoi de l’étudiant devant le tribunal pour dénonciation calomnieuse le 8 septembre 2020. Les juges n’ont alors pas suivi le parquet, qui réclamait déjà six mois de prison avec sursis. L’accusé a été libéré.

En novembre 2022, la cour d’appel avait pris une décision tout à fait différente, condamnant l’ancien étudiant à six mois de prison avec sursis pour dénonciation calomnieuse, à trois ans de privation de ses droits civiques et à payer des dommages et intérêts. Une décision aujourd’hui annulée par la Cour de cassation. L’affaire va donc être renvoyée devant la cour d’appel, afin que d’autres magistrats la jugent à nouveau sur le fond du dossier.

 
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