Pour réduire les risques et dégâts en cas de montée des eaux dans l’Areuse au niveau du village de Travers, la commune du Val-de-Travers a pris plusieurs mesures constructives et préventives et a établi un plan d’intervention.
Depuis longtemps, le village de Travers connaît des inondations de part et d’autre du pont de pierre qui enjambe l’Areuse, en rive gauche en amont de cette dernière et en rive droite en aval.
Dans les années 1948 à 1953, des travaux de correction du cours d’eau avaient déjà été réalisés en amont de la localité pour réduire les risques. Puis, à la fin des années 1990, d’importants travaux de protection contre les inondations sont entrepris sur les rives de l’Areuse au sein même du village : ils consistent à élever des murs et à créer des digues. et dans les modèles de terrain. Malgré ces évolutions, de nombreuses inondations ont encore été enregistrées depuis, les derniers événements datant de novembre et décembre 2023.
Les travaux, commandés à l’époque par l’Etat de Neuchâtel, ont été financés à 25% par les communes de Travers et Noiraigue. Le Canton a alors également entrepris le nettoyage du lit de la rivière environ tous les 10 ans dans le village de Travers.
En 2019, la commune du Val-de-Travers a acquis un crédit-cadre de plus de 20 millions de francs pour améliorer le fonctionnement global de ses réseaux d’évacuation des eaux et a entrepris en 2023 la mise en œuvre d’une nouvelle série de mesures spécifiques à Travers ayant pour objectif de réduire les risques d’inondation et d’accroître la sécurité des riverains des deux rives de l’Areuse.
L’ampleur des moyens engagés concerne principalement les réseaux d’évacuation des eaux qui relèvent de la compétence communale. Des investigations minutieuses menées par un bureau d’études sur l’exploitation des réseaux ont révélé la nécessité de les renforcer avec pour objectif principal de réduire leurs points de contact avec le fleuve et de les doter de dispositifs de protection fiables.
Sur les deux rives, de nouveaux collecteurs ont été créés et désormais les eaux de pluie sont concentrées vers des points d’évacuation uniques dans la rivière, équipés de vannes qui se ferment en cas de montée des eaux.
Sur la rive gauche, les raccordements aux eaux usées de trois bâtiments ont été modifiés pour les rendre indépendants du collecteur principal du village qui longe la rivière, supprimant ainsi les risques de reflux à l’intérieur des bâtiments.
Dans quelques mois, il est encore prévu de réaliser un aménagement protecteur sur la rive droite, rue des Deux-Fontaines, pour permettre l’installation de batardeaux qui pourront contenir la prochaine crue au même niveau que celle du digue. Enfin, des travaux d’étanchéité des collecteurs d’eaux usées seront réalisés.
Deux groupes de pompage mobiles capables de débiter jusqu’à 7 500 litres par minute ont été commandés il y a près d’un an et ont été livrés début juin au service incendie et secours du Val-de-Travers. Ils doivent permettre à l’eau de remonter au-dessus des murs de protection. Des fosses ont également été réalisées aux points les plus bas de chaque berge et ont été spécialement aménagées pour faciliter la mise en œuvre des services d’intervention.
Les services d’urgence disposent également désormais d’un plan de surveillance et d’intervention – le premier dans le canton – qui a été élaboré pour structurer et organiser les tâches du personnel concerné. Ce plan, accompagné de fiches de mission pour chaque événement, permettra à tous les services concernés de collaborer le plus efficacement possible. Le plan et les fiches seront mis à jour et adaptés au fur et à mesure que les expériences seront disponibles.
Les secours peuvent également s’appuyer sur une échelle de niveau d’eau ainsi qu’un appareil de mesure en continu du niveau de l’Areuse qui ont été installés à proximité du pont du Travers. Les alertes émises par MétéoSuisse, les données et prévisions hydrologiques de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) concernant l’Areuse à Saint-Sulpice (www.hydrodaten.admin.ch) ainsi que la surveillance hydrologique du canton de Neuchâtel qui concerne de nombreuses les voies navigables (www.vhne.ch) complètent l’outil.
Le budget alloué à l’ensemble du système est de l’ordre de 1,7 million de francs, un montant cofinancé pour certaines des mesures à hauteur de 70%, de protection contre les inondations, par le Canton et la Confédération. . D’autres mesures concernant les réseaux d’eaux pluviales sont soutenues à hauteur de 40% par le fonds cantonal de l’eau.
Malgré ces investissements substantiels et nécessaires consentis par les pouvoirs publics, il est important de souligner que le risque zéro n’existera malheureusement pas et que les dangers naturels demeurent et resteront parfois hors de contrôle.
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