La dette fédérale pourrait nuire à un Québec indépendant

La dette fédérale pourrait nuire à un Québec indépendant
La dette fédérale pourrait nuire à un Québec indépendant

On parle… en prévision de la fête du Canada. Si le Québec s’était séparé le 31 mars 2023, quelle aurait été la dette brute du Québec?

Eh bien, le pays du Québec se serait retrouvé avec une dette brute de 642 milliards de dollars, soit 74 038 $ par habitant. Cela équivaut à 117,7 % du PIB du Québec. Ouf!

La part de la dette qui devrait être assumée par le gouvernement fédéral à lui seul en cas de séparation s’élève à 322 milliards de dollars. Les 320 milliards de dollars restants de la dette brute représentent la dette des différentes administrations publiques québécoises dont nous avons la responsabilité, et même la dette du gouvernement du Québec, des sociétés d’État, des municipalités et des universités.

Assumer une dette brute de 642 milliards de dollars est-il viable pour le Québec?

Selon les calculs effectués par les responsables de l’édition 2024 du Aperçu des finances publiques – Michaël Robert-Angers, Frédérick Hallé-Rochon et Luc Godbout –, le Québec serait apparu en 2022 au cinquième rang des pays les plus endettés au sein des 30 pays de l’OCDE.

Seuls les États-Unis (où la dette brute s’élève à 120 % du PIB américain), l’Italie (140,5 % du PIB italien), la Grèce (179,5 % du PIB grec) et le Japon (257,2 % du PIB japonais) se retrouvent dans une situation financière pire que le Québec.

Notre dette brute dépasse toutefois de loin le ratio dette brute/PIB moyen des pays avancés de l’OCDE, qui est de 76,5 %.

Les défenseurs d’un Québec souverain pourraient en revanche soutenir que notre ratio d’endettement brut de 117,5 % du PIB n’est toujours pas à des années-lumière des six autres pays de l’OCDE qui sont aux prises avec un ratio « dette/PIB » supérieur au 100%, soit le Portugal (112,4%), la France (111,8%), l’Espagne (111,6%), le Canada (107,4%), la Belgique (104,3%) et le Royaume-Uni (100,4%).

MAINTENANT LA DETTE NETTE…

En comparant au niveau de la dette nette (après déduction des actifs financiers du gouvernement du Québec), le Québec améliore sa position. Il passe de 5e rang des pays les plus endettés de l’OCDE en 9et La dette nette du Québec s’élève à 418 milliards de dollars, ce qui comprend une dette nette de 236 milliards de dollars pour les administrations publiques québécoises et une dette nette de 182 milliards de dollars provenant du gouvernement fédéral.

Le Québec affiche un ratio dette nette/PIB de 76,7 %, comparativement à un ratio moyen de 48,1 % pour les 30 pays avancés de l’OCDE. Par habitant, la dette nette à supporter est de 48 242 $.

Mais avec son ratio de 76,7 % du PIB, le Québec s’en sort relativement bien, comparativement au ratio de 90,5 % pour le Royaume-Uni ; 90,7% pour la Belgique ; un ratio de 94,7 % pour les États-Unis ; 97,4% pour l’Espagne ; 101,2% pour la France ; 106,7% pour le Portugal ; 129,1% pour l’Italie ; et 150,3% pour le Japon.

Une autre façon de voir l’ampleur de la dette. Si l’on tient compte des 113 milliards de dollars d’actifs du Régime de rentes du Québec, la dette nette du Québec (en 2022) tombe à 305,4 milliards de dollars. Dans un tel cas, le « Pays du Québec » se retrouve à 12et se classe parmi les pays les plus endettés parmi les 30 membres de l’OCDE, avec une dette nette représentant 56 % de son PIB.

Mais sur la base de la dette nette des administrations, notons que le Canada apparaît en 6e se classe parmi les pays les moins endettés, avec une dette nette équivalant à seulement 15,6 % du PIB du pays.

LE FÉDÉRALISME PAYANT OU PAS ?

Selon les comptes économiques provinciaux et territoriaux, Statistique Canada rapporte qu’en 2022 nous avons versé au gouvernement fédéral la somme de 77,2 milliards de dollars en taxes, cotisations et charges de toutes sortes.

En contrepartie, le gouvernement fédéral a dépensé la somme de 89,8 milliards de dollars au Québec, ce qui comprend le montant des transferts courants aux ménages québécois (allocations, prestations) et des transferts (santé, sociaux, péréquation) au gouvernement du Québec, ainsi que les dépenses fédérales en biens et services effectués au Québec.

Résultat : le gouvernement fédéral a dépensé quelque 12,6 milliards de dollars de plus au Québec en 2022 que les recettes fiscales perçues auprès des Québécois. Et cet écart grimpe à 19,3 milliards de dollars si l’on inclut « notre part » des frais d’intérêt sur la dette fédérale, qui s’élevaient à 6,7 milliards de dollars en 2022.

Depuis plus de 11 ans? Selon les données recueillies par Statistique Canada, le gouvernement fédéral a dépensé au Québec de 2012 à 2022 quelque 273,7 milliards de dollars de plus que les revenus qu’il a perçus du Québec. Oh là là!

BUT ACCORDING TO THE PARTI QUÉBECOIS…

Qu’à cela ne tienne, dans le Rapport sur les finances d’un Québec indépendant que le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon a publié en octobre 2023, la récupération des revenus de 79,2 milliards de dollars envoyés à Ottawa et les économies potentielles de 8,8 milliards de dollars réalisées sur les charges fédérales sont à assumer. par un Québec indépendant aurait eu pour effet en 2022-23 de conduire à un déficit de seulement 10,5 milliards de dollars pour le Pays du Québec.


Le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon présente sa mise à jour du Budget de l’année 1 pour un Québec souverain au Québec, le lundi 23 octobre 2023. STEVENS LEBLANC/JOURNAL DE QUÉBEC/AGENCE QMI.

Photo Stevens LeBlanc

Il s’agit de 2,6 milliards de dollars de moins que le déficit de 13,1 milliards de dollars que présentait l’actuelle « Province de Québec » en 2022-2023, si l’on inclut la part du Québec dans le déficit fédéral.

Le Parti Québécois affirme que sur les sept soldes budgétaires de 2021-22 à 2027-28, le « Québec indépendant » aurait généré des « économies supplémentaires » de 12 milliards de dollars par rapport au « Québec-province ». Ainsi, au lieu de se retrouver avec un déficit cumulatif de 67,9 milliards de dollars, le « pays du Québec » afficherait un déficit cumulatif de 55,9 milliards de dollars sur ces sept exercices budgétaires.

Ce ne sera pas facile quand viendra le temps de voter OUI ou NON !

 
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