Dire qu’ils étaient très attendus n’est pas exagéré : sept étudiants ont débuté, lundi 18 novembre 2024, leur formation de technicien agricole entrepreneur (TEA), option maraîchage et arboriculture, à la Maison familiale rurale (MFR) de Saint-Loup- Lamaire. Jérémy Gaiguant et Claude Dutour, directeur et président de la structure associative qui est l’une des quinze MFR du Poitou (onze en Deux-Sèvres et quatre dans la Vienne), peuvent souffler tranquillement après avoir décalé la rentrée scolaire de ces nouveaux apprenants. . “Ça a traîné parce qu’on n’en avait que trois en septembre, ce n’était pas possible de démarrer”précise Jérémy Gaiguant, récemment entré en fonction.
« Avec le changement climatique, quelles cultures cultiver et comment réduire les coûts »
Un effort de communication a été fait au début de l’automne pour attirer du monde vers cette formation TEA en maraîchage et arboriculture qui s’étend sur dix mois, correspondant à un niveau baccalauréat et qui permet d’obtenir une aide à l’établissement. « Ce sont principalement des personnes en reconversion qui ont toutes un projet plus ou moins défini de gérer une structure agricole ou d’être salarié.se félicite le directeur. L’option répond aux besoins du territoire. »
« Les jeunes n’ont jamais entendu parler de ces variétés »
Les MFR du Poitou peuvent se vanter de leur ancrage local. A Saint-Loup-Lamairé, où travaillent une vingtaine de salariés, c’est ainsi qu’une nouvelle option va naître à la rentrée de septembre 2025, toujours sous la bannière de son TEA, sur l’autonomie alimentaire des exploitations agricoles. Il s’adressera aussi bien à ceux qui, un baccalauréat en poche, souhaitent reprendre une exploitation agricole qu’aux agriculteurs existants qui souhaitent perfectionner leurs compétences.
Deux questions accompagneront les seize semaines de cours de l’année, avec des passerelles sur la comptabilité, la découverte de la Cuma (Coopérative d’utilisation du matériel agricole) et des sorties techniques : « Avec le changement climatique, quelles cultures cultiver et comment réduire les coûts et les charges ?dit Jérémie Gaiguant. Nous voulons formaliser la chose : beaucoup de gens ont une autonomie alimentaire dans leur exploitation mais ils l’ont souvent développée comme ça. » L’ambition est de s’inspirer de ce qui se fait et fonctionne en Gâtine, où le modèle de polyculture et d’élevage est un marqueur et une fierté.
Cependant, « Les agriculteurs cultivent les cultures que nous faisions historiquement, mais est-ce la bonne solution »il interroge. « Avant, on achetait du soja et des compléments pour équilibrer les rations, mais le soja coûte extrêmement cher maintenant et il ne faut pas acheter le rendement des animaux.estime Claude Dutour, président de la MFR de Saint-Loup. On dit toujours que les MFR s’adaptent aux personnes, aux familles et aux jeunes, donc il faut aussi s’adapter à la société. » Et réexaminer le modèle agricole, notamment semencier. « Épeautre, triticale, seigle, fèves ou encore pois, les jeunes n’ont jamais entendu parler de ces variétés »conclut Claude Dutour.