Par
Edwin Bleunven
Publié le
22 novembre 2024 à 18h58
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Colette. C’est le nom donné par Gustave et Séraphin, deux enfants du quartier Caulet à Cérons, en Gironde, à un cigogne blanche. Il est resté plus de deux semaines dans les jardins et sur les toits du quartier.
« Un phénomène assez rare sur le territoire », reconnaît Pierrick Doré, référent Sud-Gironde de la Ligue de protection des oiseaux (LPO). Mais alors que fait-elle ici ?
La nouvelle mascotte du quartier
«Elle promenadeselle manger des versle soir, elle dort sur les toits. » Dominique Lafosse, propriétaire du Clos Bourgelat à Cérons et grand-père de Gustave et Séraphin, vit avec Colette.
Pendant deux semaines, son invitée ne l’a quittée que deux jours pour aller voir si les vers allaient mieux ailleurs, mais elle est rapidement revenue dans le quartier Caulet. Pour la plupart grande joie de Dominique et de ses petits-enfants.
Claude Uteau, le voisin de Dominique Lafosse, en est également tombé amoureux. drôle d’oiseau qui n’a qu’un seul inconvénient… c’est les excréments, qu’elle dissémine sur les murs et les terrasses du quartier. «C’est rapidement devenu le mascotte ici », précise-t-il en veillant à ce que Colette ne s’approche pas trop du virage et des voitures qui passent.
C’est rassurant qu’il soit proche des habitations, car il ne sera pas gêné par le bruit des coups de chasse.
Attiré par les vers et les grenouilles
Si cette présence intrigue les habitants du quartier, ils le laissent vivre sa vie sereinement et chasser sa proie. “Tout à l’heure, elle a ramené une grenouille devant chez moi», raconte le vigneron en allant voir si la victime est toujours là. Trop tard, elle a déjà été submergé par Colette.
La présence de nourriture est une des explications évidentes de son séjour à Cérons selon Pierrick Doré, référent Sud-Gironde de la LPO.
L’Inventaire national du patrimoine naturel (INPN) explique que la cigogne blanche « se nourrit de divers vertébrés et invertébrés dont le volume dépasse rarement celui d’une souris. Les années sèches, les insectes et les petits rongeurs sont recherchés, mais les animaux aquatiques sont préférés les années humides.
Qu’est-ce que l’INPN ?
L’inventaire national du patrimoine naturel est une plateforme de référence sur l’état et la conservation de la biodiversité et de la géodiversité françaises, en France métropolitaine et outre-mer, le portail de l’Inventaire national du patrimoine naturel (INPN) diffuse et valorise les données sur les espèces (faune, flore, champignons), habitats, zones protégées et patrimoine géologique.
Généralement grégaire (vivant en groupe) et migratoirela cigogne blanche peut devenir sédentaire dans certaines régions et nicher seule. Le temps doux et la forte humidité peuvent peut-être expliquer pourquoi cet oiseau se sent bien près de Cérons.
En effet, l’INPN précise que l’habitat de la cigogne « est généralement constitué de milieux ouverts ou buissonnants dans lesquels la nourriture est facilement accessible, notamment les milieux de prairies et de zones humides. Les zones forestières sont évitées.
Une présence rare sur le secteur de Cérons
Certaines cigognes vivent dans les marais de Gironde ou encore à Libourne. En 2023, BioSphère Environnement, institut d’écologistes, a également suivi 15 cigognes des marais de Gironde. Parmi eux, neuf n’ont pas migré et sont restés dans la région. Pourtant, la localité de Cérons surprend Pierrick Doré de la LPO :
C’est assez rare par ici. Il y en a parfois à Virelade, mais ils sont dérangés par les tirs des chasseurs, ils ne restent donc pas. Sinon, certains nichent à Libourne. Ce qui est surprenant, c’est qu’elle soit seule.
Si vous croisez un animal en détresse
Il est important de rappeler qu’une cigogne est un animal sauvage et que vous devez donc laisser une distance entre l’animal et vous (tant pour vous que pour lui). Si vous voyez un animal présenter un comportement anormal – ce qui ne semble pas être le cas de Colette la cigogne – il est important de faire quelques observations avant d’intervenir. C’est ce que souligne la LPO : « Un animal (oiseau, mammifère, reptile ou amphibien) est en détresse s’il présente des signes de faiblesse, des blessures apparentes, un comportement anormal. Avant toute intervention, il est nécessaire de déterminer si un animal est réellement en détresse ou non. S’il est jeune, il aura plus de chance de survivre dans la nature, élevé par ses parents, que par la main de l’Homme. »
Colette s’est-elle perdue sur la route vers le continent africain, a-t-elle fait une pause en chemin ou a-t-elle trouvé sa nouvelle demeure autour du Clos Bourgelat ? Seul le temps nous le dira.
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